Wall Street vacille sur ses bases. Bear market en vue ? Entre la chute de Nvidia, la montée en puissance du Chinois DeepSeek et le retour turbulent de Donald Trump, les marchés s’agitent. Les signaux d’alerte se multiplient. Mais, pour l’heure un rebond technique se met en place… C’est le moment de se protéger.
Depuis un mois glissant, on sent bien que l’humeur haussière de Wall Street n’y est plus. Pour preuve, la cote US vient d’aligner quatre semaines de baisse d’affilée. Il faut dire que ses stars commencent à avoir du plomb dans l’aile…
Le poids lourd Nvidia en est la meilleure illustration. Et ce, depuis l’été 2024.
En effet, depuis l’an dernier, le géant US, autrefois intouchable, se voit rattrapé par les cessions d’actions d’insiders (dont son propre CEO !). Et ses publications trimestrielles – toujours – de qualité, peinent à susciter l’engouement et à rallier de nouveaux acheteurs… Ce que l’arrivée du Chinois DeepSeek à la fin janvier n’a eu de cesse d’exacerber…
N’oubliez pas de rajouter à cette lourdeur le retour aux affaires de Donald Trump, et les remous qu’il crée avec ses taxes douanières, et vous aurez un juste tableau du contexte actuel.
Il en découle des indicateurs de consensus qui, depuis la fin février, atteignent des niveaux rarement constatés, comme en atteste les lectures récentes du AAII. Enfin si… la dernière fois que nous avons vu ce genre de niveaux, c’était en 2009 lors de la crise des subprime (cf. les deux images ci-dessous / Source : X).
Ainsi, l’humeur est très risk off… Et, conséquence symptomatique : le Bitcoin n’y arrive plus et continue à caler sous ses sommets de début d’année, au-delà des 100 000 $.
Dans ce contexte – pour reprendre mes écrits de la fin février (cf. encadrés jaunes) –, un krach serait-il envisageable ?
Wall Street en équilibre instable… avant le bear market
Comme toujours, ce n’est pas l’événement le plus probable (ou même souhaitable). Mais force est de constater que les warnings se multiplient.
D’un point de vue graphique, quand on prend du recul, avec le graphique du S&P 500 ci-dessous pris en base mensuelle, on constate que des divergences baissières sont en place sur les indicateurs techniques (cf. flèches rouges en partie basse du graphique).
Or, ce type d’avertissement, n’est pas monnaie courante. Dans la durée, c’est simple : chaque occurrence a historiquement a minima conduit à plusieurs semaines, voire mois, de consolidation/correction (cf. croix rouges).
2025 fera-t-elle exception ?
Si la question reste ouverte à moyen terme, à plus court terme une accalmie est en place depuis la fin de la semaine dernière : un rebond technique est à l’œuvre.
L’absence de Shutdown, un éventuel cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie (une rencontre importante Trump/Poutine étant à suivre ce mardi) ou, enfin, les espoirs de propos accommodants demain soir en provenance de la Fed y sont pour beaucoup.
Mais ne serions-nous pas dans un simple phénomène de type bear market rally ?
Face à cette éventualité, plusieurs options s’offrent à vous. Notamment celle de mettre des stops de protection (stop loss) et de bien les respecter…
Focus sur les stops de protection
Tenez, cela me fait penser à deux de mes récents trades, en l’occurrence sur Intel et Compania de Minas Buenaventura.
Intel d’abord. Je ne vais pas vous mentir, en initiant ce trade en début de mois, je suis mal rentré, autour des 23 $. Cela arrive. Mais, et il faut aussi le dire, le titre s’est bien repris depuis le milieu de la semaine dernière. Et ce, avec tout de même une certaine précision. A 4 centimes au-dessus de mon niveau d’invalidation (plus-bas à 19,29 $ vs mon stop à 19,25 $).
Un mouvement d’autant plus opportun que le titre n’est pas loin de revenir sur les 26 $. (On verra cela cet après-midi…)
Passons maintenant à Compania de Minas Buenaventura.
Voilà ce qu’il s’est passé.
Après une entrée en position autour des 13 $ le mois dernier, j’avais un stop relativement proche de ce niveau, à 12,25 $. Et, là encore, ce seuil a tenu avec une certaine précision : la minière aurifère a ensuite coté au plus bas à 12,27 $ le 24 février dernier, soit 2 centimes juste au-dessus de mon stop (cf. coche verte ci-dessous).
Sauf que là, pour le coup, j’ai péché par excès de prudence puisque, vu le contexte préalablement évoqué, j’ai au final préféré reprendre mes billes quand le titre a rebondi en fin de mois vers mon seuil d’entrée des 13 $.
Pas la meilleure idée de l’année puisque, depuis, le titre, n’a cessé de pousser à la hausse pour finalement confirmer et bel et bien aller chercher mes objectifs initiaux (cf. seuils horizontaux en jaune). Mais sans moi donc (un peu agaçant). Maintenant, vu les tendances sur l’or, je vous rassure, d’autres minières font, elle aussi, plus que confirmer l’élan…
Dans un marché aussi instable, l’usage des stops devient plus qu’une précaution : c’est une nécessité. Mais, je dois bien vous l’avouer, il faut quand même être un peu moins agressif que ce que j’ai fait dans mes deux exemples précédents.