Voilà une chute pour le moins inattendue qui illustre bien la fébrilité des marchés. Alors que tout semblait sourire au spécialiste des services de paiement Worldline, la société française a brutalement perdu la confiance des investisseurs. En cause, la chute de son homologue néerlandais Adyen, délesté de 50 % de sa capitalisation boursière après la publication de résultats financiers moins bons que prévu…
Si l’été a été relativement calme sur le CAC40, cela n’a toutefois pas été le cas pour tous les acteurs de l’indice, Worldline en tête.
Pourtant, la période estivale avait plutôt bien débuté pour le spécialiste des solutions de paiement. Début juillet, le titre avait en effet bondi dans un regain de volumes alors que des rumeurs d’intérêts capitalistiques dans le secteur relayées ici ou là, catalysaient un rebond (cf. encadré bleu sur le graphique journalier de la valeur ci-dessous).
Mais ça, c’était avant…
Avant « l’effet Adyen » ! En milieu de mois, l’homologue néerlandais a publié des semestriels inférieurs aux attentes qui n’ont pas du tout contenté les investisseurs.
Doux euphémisme quand on voit l’ampleur de la chute de la valeur depuis la mi-août. C’est simple : la capitalisation a fondu de moitié (cf. le gap ouvert le 17 août).
Se pose la question d’un « injuste » effet sectoriel sur notre acteur français.
Techniquement parlant, en reprenant le premier graphique sur Worldline, on peut faire deux constats :
- d’une part, la présence d’un important canal baissier de moyen terme (visible en grisé) à moyen terme ;
- d’autre part, le fait qu’avec l’incursion des cours sous les 30 €, la formation de divergences haussières va potentiellement suivre à court terme (cf. mes commentaires en partie basse de graphique).
Si tel devait effectivement être le cas, un rebond technique pourrait alors être envisagé. Mais à mon sens, surtout à courte échéance.
Car tant que les 36 € ne sont pas revus, le risque restera ensuite baissier à plus long terme. Avec, même, une zone cible théorique désormais située autour des 25 €, région de prix obtenue par report d’amplitude de l’ancien canal.
Bref, en résumé, nous sommes ici face à une valeur tech qui, malgré la hausse antérieure du Nasdaq durant le printemps, est déjà sur des plus-bas de 52 semaines.
Prudence donc. Surtout que vu la teneur assez ferme du speech de Jerome Powell à Jackson Hole vendredi dernier, si le Nasdaq doit poursuivre son mouvement correctif amorcé en début de mois et que le rendement des taux longs doit poursuivre sa hausse, j’ai bien peur que ce genre de valeur déjà faible et sous-performante ne le reste à moyen terme.
Evidemment, il reste l’attrait capitalistique du secteur. Et c’est justement le genre d’opportunités que mon collègue Eric Lewin propose dans le Club Everest, son service spécialement dédié aux rachats et sorties de Bourse…