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Un printemps boursier déconnecté de toute réalité

By 21 mars 2022janvier 23rd, 2023No Comments

Malgré l’empilement des sanctions occidentales envers la Russie, et la cessation d’activité des principaux ports chinois qui aggravent les risques inflationnistes et de récession, les marchés continuent d’enregistrer des hausses record… Combien de temps cela peut-il encore durer ?

 

La Bourse de Paris a signé une seconde hausse hebdomadaire consécutive de plus de 5%: avec un gain de 5,75% le CAC40 a réduit de plus de moitié les pertes subies depuis la précédente séance des « sorcières » (-310Pts, soit -5%) car l’échéance de mars concluait le 1er trimestre par la fameuse conjonction des « 4 sorcières ».

Depuis le 1er janvier, le CAC40 cède -7,5%. Cela demeure modeste en regard des 31% gagnés l’an dernier, d’une inflation doublée en 6 mois, d’une croissance revue de moitié à la baisse en 3 mois, avec en « bonus » une guerre impliquant une puissance nucléaire. Notons que les 6.620Pts coïncident avec un retracement classique de 50% de la correction du 5 janvier au 7 mars. C’est la seule chose qui nous rappelle des scénarios déjà observés.

Et les 15% repris depuis le 7 mars sont assez époustouflants puisque rien n’est réglé depuis cette date : l’empilement des sanctions européennes et occidentales au sens large n’ont fait qu’aggraver les risques inflationnistes et de récession, sans qu’aucune alternative crédible n’ait été mise en œuvre pour assurer que l’Europe ne manquera ni de gaz, ni d’engrais, ni d’acier pour les structures en béton armé, etc.

 

Des répercussions mondiales

Pour beaucoup de pays en voie de développement, les sanctions européennes vont provoquer des situations de crise énergétique et alimentaire bien plus angoissantes que la ponction de pouvoir d’achat causée par une hausse de 30% du prix des carburants depuis le 1er janvier : les pays les plus pauvres ne peuvent pas payer leur gaz 4 fois le prix d’il y a 6 mois ou un blé qui a doublé en 3 mois.

Et la situation pourrait encore être aggravée par la cessation d’activité des principaux ports chinois avec les confinements massifs ordonnés, malgré un nombre de cas bien inférieur à 1/1.000. C’est comme cela que Pékin gère sa stratégie « zéro-Covid »… à coup d’arrêts complets de l’activité et de ses exportations.

Hong Kong vit actuellement un véritable cauchemar, avec l’internement massif de « cas » Covid dans des camps d’isolement, ce qui provoque la fuite massive des salariés étrangers (« cas » ne veut pas dire « malade symptomatique », ou inapte au travail). L’activité de la cité-état pourrait se trouver fortement dégradée, mais la chute de l’indice boursier Hang Seng vient d’être enrayée en l’espace d’une seule déclaration du 1er Ministre qui invite les chinois à investir en Bourse.

 

La Chine tire son épingle du jeu

Il en résulte un rebond de 18% de la Bourse de Hong Kong en 3 séances (dont +9% le 16 mars) sur injonction gouvernementale : une grande première au XXIème siècle pour des indices chinois. Comme quoi, un marché administré par des gouvernements bien intentionnés peut réserver de réjouissantes surprises.

Les autorités chinoises savent comment faire baisser les actions quand les initiés se tiennent à l’écart, et comment les faire remonter quand les initiés y ont repris pied tandis que les petits porteurs sortent en panique. C’est normal quand on sait que l’état sabote la rentabilité des entreprises à coup d’interdits, de taxes dissuasives, de classement d’activité dans des secteurs non lucratifs, puis annonce un ralentissement de la croissance (comme au lendemain des jeux olympiques de 2008).

Et comme en 2009, Pékin annonce être prêt à jouer la carte de la relance, non pas en montant les taux mais en les baissant, tout en injectant plus de capacités de crédit… alors que l’Europe et les Etats-Unis commencent à faire l’inverse.

Pourquoi nos indices ne réagissent-ils pas négativement à la hausse des taux et à l’arrêt des « QE »?

Parce que les liquidités demeurent incroyablement abondantes, et c’est cela la surprise: la Fed continue en réalité d’injecter massivement de l’argent par divers canaux bien rodés (surtout à très court terme), ce qui permet aux investisseurs de « tenir » leurs positions au lieu de devoir les liquider vu le contexte et les incertitudes latentes.

Et si le mois d’avril débute sans tendance pour les indices boursiers, le pétrole grimpe de +5% ce lundi pour flirter avec les 113$… et le rebond de +15% du baril en une semaine s’avère sans aucun impact sur les actions… alors que le prix des carburants vient de reprendre +7 centimes (+2,5%) depuis vendredi.

Jusqu’à quand durera ce printemps boursier (nous sommes le 21 mars) … et cette déconnexion réalité/cours de Bourse ?

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