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Octobre 2021 n’est décidément pas un bon mois pour la Bourse. Un parfum de scandale et de manipulations plane au-dessus de Wall Street et de la FED. Décryptage avec Philippe Béchade.

 

La séance du 1er octobre 2021 n’a pas d’équivalent parmi les 188 autres qui l’ont précédée en 2021.

Le CAC40 avait entamé le mois d’octobre sur un gap à la baisse de 100 points, soit -1,4%. Le Dow Jones avait rouvert stable et a même fini à +1,4%, atteignant 34 326 points.

Cette année, le CAC40 n’avait pas entamé un mois calendaire sur un repli, et encore moins dessiné une reprise en « V » d’une amplitude de 1,5% au sein de la même séance. Et puis, octobre 2021 est arrivé.

Ni l’actualité du jour, ni un soudain écart de rendement obligataire entre les deux rives de l’Atlantique ne pouvait expliquer les violentes fluctuations antagonistes qui se sont déroulées sur des délais aussi resserrés. Vendredi, le T-Bonds se sont détendus de 3 points et les Bunds, de 2 points…

Selon les commentaires les moins « langues de bois », la spectaculaire dissymétrie observée vendredi serait technique et trouverait son origine dans le débouclement de stratégie « gamma neutre » à Wall Street. Ce qui veut tout et rien dire.

Admettons tout de même qu’il existe une raison « technique », même très alambiquée (et ça l’est effectivement), les variations étaient tellement dénuées de toute relation avec le contexte que cela pose question.

Comme un air de déjà-vu…

Ultimement, même si des rachats s’opèrent sur les indices US après 6% de consolidation, cela n’explique pas l’arbitrage initial au détriment du CAC40 ou de l’EuroStoxx50.

Wall Street duplique en revanche la séquence « sell-off/rebond » des 12 et 13 mai et des 19 et 20 juillet… A la différence qu’il est facile de constater que vendredi, les places européennes avaient devancé le sursaut des indices US.

Cette fois, personne ne semble avoir anticipé quoi que ce soit. Et surtout pas un Russell-2000 à +1,7% ou un « Dow Transport » à +1,8%.

Si le même genre de hausse s’était matérialisée le jeudi 30 septembre à Wall Street (comme la logique l’aurait voulu), les trois indices majeurs US auraient fini le troisième trimestre dans le vert.

S’agit-il d’un nouveau cas de « long/short » Etats-Unis VS Europe ?

Cela semble beaucoup plus compliqué : les « bulls » expliquent la hausse par une annonce du laboratoire Merck qui aurait mis au point un médicament (Molnupiravir) réduisant de 50% le risque d’hospitalisation pour cause de Covid-19… mais l’envolée de Merck a été contrebalancée par la rechute de Moderna, de BioNtech ou Regeneron.

La FED au cœur du scandale

Par ailleurs, alors que la presse économique faisait état d’un accord sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis au sein du Congrès pour éviter un « shutdown » (comme d’habitude, quoi !), il s’avère que Démocrates et Républicains ne parviennent pas à s’entendre sur une solution durable, ce qui laisse planer un risque de défaut au-delà du 18 octobre.

Mais le blocage porte également sur le financement du budget de relance de 3 500 Mds$ pour 2022. Les Républicains ne sont pas les seuls à s’opposer à un endettement en mode « no limit » des Etats-Unis : quelques parlementaires démocrates ont également des objections à faire valoir. Ou des revendications personnelles à faire aboutir, pour être plus réaliste.

Autre élément défavorable – mais également ignoré –, la publication d’un chiffre d’inflation PCE très élevé (4,3%) et d’un taux core PCE qui progresse de +0,3% à +3,3% annuels et qui fait dire à Jerome Powell que « l’inflation est peut-être là pour plus longtemps que prévu ».

Mais ce qui risque de faire réagir Wall Street, c’est précisément le fait que Jerome Powell risque de ne pas rester « aussi longtemps que prévu » à la tête de la FED. Mais Elizabeth Warren réclame justement la sienne ! Il est pourtant prévu qu’il reste jusqu’en janvier 2026, soit 4 ans de plus

Et elle a quelques motifs puisqu’après la démission d’Eric Rosengren et Robert Kaplan pour « délit d’initié légal », Jerome Powell va probablement devoir accepter celle de son vice-Président, Richard Clarida qui aurait réalisé des transactions portant sur 1 à 5 millions de dollars d’actions et d’obligations respectivement en février 2020. Et cela, 24 heures avant que Powell ne publie une déclaration selon laquelle la FED « surveillait de près » les risques économiques liés à la pandémie de Covid-19.

Bien sûr, une fois de plus, les avocats top-niveau qui conseillent les membres de la FED démontreront que « toutes les règles ont été respectées » et que ce n’est pas de leur faute si des esprits mal tournés jugent que cela semble violer les règles éthiques les plus élémentaires.

Car le scandale pourrait en effet être immense et cela surviendrait alors que la cote de popularité de Joe Biden – ce dont nos médias ne parlent pas – est au plus bas avec 58% d’américains insatisfaits… notamment à cause des obligations vaccinales : la troisième injection obligatoire ne passe pas, et y compris désormais dans des Etats de l’Union qui sont des fiefs Démocrates et qui suivaient jusqu’ici les yeux fermés les recommandations d’Anthony Fauci, le conseiller santé « tout vaccinal » de la Maison Blanche. Mais les mensonges et omissions répétés sur la provenance et la létalité du Covid-19 (très exagérée et même falsifiée par ses propres services… « pour la bonne cause, pour rendre les gens plus prudents ») ont entaché la crédibilité du parti.

Autrement dit, il ne reste plus – comme acteur majeur aux yeux de Wall Street – que Janet Yellen sur laquelle ne flotte aucun parfum de scandale, mais elle n’est plus en mesure de faire adopter à elle seule le plan de relance de 3 500 Mds$ de Joe Biden.

Cela risque de ne pas suffire pour éviter une grosse correction – digne d’un mois d’octobre – aux marchés financiers.

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