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Oubliez le plafond de la dette US !

By 22 novembre 2021No Comments

Alors que les Etats-Unis se préparent à fêter Thanksgiving, les marchés sont en plus fous. Quelles conséquences ? Philippe Béchade passe à l’enquête.

 

Alors que le Nasdaq battait vendredi soir un nouveau double-record absolu (intraday et clôture) et que le S&P500 égalait en séance son record absolu du 5 novembre (à 4 718 points), Janet Yellen nous rappelait tranquillement une échéance. En effet, si le 15 décembre, le Congrès n’a pas résolu le problème du plafond de la dette, les Etats-Unis seront en défaut de paiement.

Mais peu importe ! Le 19 novembre 2021 au soir, l’économie était en pleine forme, les entreprises battaient des records de profitabilité, les programmes de rachats de titre pulvérisaient la barre des 1 000 Mds$ et l’optimisme de Wall Street est au plus haut. Et dans le même temps, celui des consommateurs est au plus bas depuis 10 ans !

C’est là que l’observateur attentif est assailli de dissonances cognitives : si le moral est au plus bas, la volonté de consommer serait au plus haut, d’après les dernières enquêtes réalisées à une semaine du pont de Thanksgiving et Black Friday.

Pourtant… une majorité d’américains observent que leur pouvoir d’achat s’est sérieusement détérioré. En cause : la hausse du prix des carburants : la barre des 4 $ le gallon de sans-plomb est dépassée dans de nombreux Etats, contre 2,5 $ il y a 18 mois. Mais aussi la hausse des loyers, de la nourriture, etc.

Etats-Unis : derrière l’optimisme affiché…

Mais il y a aussi une frange de la population qui monopolise les plateaux télé du fait de sa proximité sociale avec les propriétaires des médias et qui affiche à quel point tout va bien et pourquoi cela ira mieux encore demain.

Ceux-là bénéficient d’un temps d’antenne infiniment supérieurs à ceux qui pourraient faire l’étalage de leurs difficultés.

Pour les stratèges de Goldman Sachs, dans leur dernier point stratégique, il apparaît clair que les optimistes ont raison. Les entreprises embauchent à tour de bras et gagnent bien plus d’argent que prévu cette année. Il en est de même pour leurs actionnaires qui n’ont plus besoin de travailler tellement ils s’enrichissent en Bourse avec des marchés qui inscrivent 2 jours sur 3 un nouveau « plus haut de tous les temps »… et des cryptos qui ont fait un bond de 1 000% depuis le 1er janvier.

Cependant, Goldman Sachs concède qu’aux niveaux actuels des indices US, l’avidité aurait peut-être pris le pas sur l’aversion au risque.

Et Janet Yellen – encore elle – se demande si l’immobilier n’afficherait pas de nouveau les caractéristiques d’une bulle.

« Que nenni » répondent les gérants de family office. Contrairement à 2006/2007, les acheteurs sont solvables, et très solvables même s’agissant de Blackrock, Fidelity, Vanguard et autres gérants de fonds de retraite… pour qui des hausses de 18,7% en un an et un prix moyen de 410 000 $ est loin d’être dissuasif. Du moins, selon les dernières données publiées par l’US Census Bureau.

Rappelons toutefois que le prix médian d’une maison était de 330 000 $ au plus haut, juste avant le déclenchement de la pandémie. A San Francisco par exemple, un logement ancien « classique » vaut désormais plus de 1,5 M$. A Seattle, c’est presque moitié moins cher, mais à 875 000 $, cela reste deux fois supérieur au prix médian. Pourtant la clientèle achète avant même que l’encre des annonces soit sèche.

Dans le même temps, le Nasdaq aura pris 63% par rapport à son précédent record de mi-février 2020, le S&P500, 40%.

Après sept semaines de hausse consécutive, Wall Street s’apprêterait à en entamer une huitième et pas n’importe laquelle : celle de Thanksgiving où les indices US n’ont pratiquement jamais baissé ces 20 dernières années et fini en hausse 11 fois sur 12 depuis 2009 !

Cette semaine pourrait cependant être ponctuée d’un véritable « market mover ». Et cela pourrait être à la hausse si Jerome Powell était confirmé à son poste de patron de la FED pour quatre années supplémentaires.

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