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HighTechTransition énergétique

Nucléaire : la solution SMR

By 11 octobre 20237 Comments

L’intelligence artificielle générative est complexe, probablement plus que vous ne pouvez l’imaginer. Et elle n’est résolument pas bon marché : il faut de l’énergie en abondance pour faire fonctionner les data centers des géants du numérique. Alors qu’il est impensable d’installer des centrales nucléaires à proximité de leurs locaux, la solution réside peut-être dans l’utilisation des SMR, ces réacteurs nucléaires petit format.

 

Les réponses impressionnantes de ChatGPT, ou les images proches de la photo du programme Midjourney, peuvent être générées en quelques instants, mais cela ne veut pas dire pour autant que leur processus de création est simple.

Il paraît que les grands modèles de langage qui font fonctionner ChatGPT nécessitent plus de 1 700 milliards de paramètres. Pour les construire, il a fallu énormément de temps et de ressources. Ils exigent aussi énormément d’électricité.

Vous l’ignorez peut-être, mais il faut d’extraordinaires quantités d’eau  pour rafraîchir les centres de données qu’OpenAI utilise sur son site en Iowa, afin d’entraîner le grand modèle de langage de GPT-4. 

En fait, ces centres de données consomment une telle quantité d’eau que le gouvernement local de Des Moines a informé OpenAI que l’entreprise devrait réduire sa consommation d’eau pour poursuivre ses activités dans la région.

L’utilisation de l’électricité est également un énorme problème pour toute entreprise devant faire fonctionner des programmes d’intelligence artificielle (IA) dans ses centres de données.

Cela a toujours été une préoccupation pour les data centers. Avant l’apparition de l’IA, ils représentaient déjà 3 % de la consommation totale d’électricité des Etats-Unis. Et cela devrait s’aggraver encore à mesure que l’IA prendra de l’ampleur et deviendra plus compétitive.

 

Nucléaire_SMR_231011

La demande des centres de données devrait progresser de quelque 10 % par an jusqu’en 2030. A gauche, la consommation d’électricité des centres de données par fournisseur/entreprise (en gigawatts). A droite : la part de la consommation d’électricité des centres de données par fournisseur/entreprise (en %). Source : McKinsey & Company.

 

Les grandes entreprises technologiques qui investissent énormément dans l’IA tentent toutes de réduire les coûts en cours de route. Beaucoup d’entre elles travaillent sur le développement de leurs propres puces d’IA, comme alternative aux processeurs A100 et H100 de Nvidia.

Mais le poste de dépense le plus important qu’elles doivent réduire, c’est clairement celui de la consommation d’énergie.

 

SMR : les réacteurs nucléaires qui résolvent le problème

Microsoft a trouvé une solution à son problème d’énergie lié à l’IA.

Elle n’est pas entièrement nouvelle, mais elle est audacieuse. Il paraît que l’entreprise a l’intention d’utiliser de petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) pour alimenter ses centres de données d’IA.

Avec les récents efforts des Etats et des entreprises en faveur des énergies vertes, le nucléaire opère un retour sur le devant de la scène car il fait partie des énergies les plus propres, mais également les plus efficientes.

Les SMR vont encore plus dans ce sens, et sont donc une solution séduisante aux yeux d’entreprises comme Microsoft devant assumer des coûts d’énergie de plus en plus élevés avec le développement de l’IA générative.

Ces petits réacteurs nucléaires peuvent générer environ 300 mégawatts par unité, soit environ un tiers de ce que génèrent des réacteurs bien plus grands.

Installés en unités préfabriquées, les SMR coûtent moins cher à fabriquer et sont bien plus pratiques, compte tenu de leur faible dimension.

Sachant qu’il ne serait pas réaliste d’installer de grands réacteurs nucléaires à proximité de la plupart des centres de données, les SMR offrent une solution presque idéale au problème de consommation d’énergie de l’IA.

Attendez-vous à ce que ce mariage des technologies propulse l’IA à un niveau de développement encore supérieur, dans la mesure où cela pourrait régler l’un des principaux problèmes de coût et favoriser la généralisation des SMR.

En ce moment, 80 différents modèles de SMR sont en cours de développement dans le monde, avec toutes sortes de spécifications et d’applications projetées.

Pour ce secteur déjà en plein essor ce pourrait être une opportunité idéale de voir augmenter la demande en faveur de son produit.

 

 

7 commentaires

  • Avatar LUCATELLI dit :

    Bonjour,
    C’est très intéressant. Comment pourrions-nous participer à l’essor des ces petits réacteurs nucléaires (SMR) ?
    Y-a-t-il des entreprises cotées sur les marchés financiers et sur lesquelles nous pourrions investir pour soutenir leur croissance ?

    Merci
    François

  • Avatar GOURIER dit :

    Je suis désolé d’avoir à l’écrire aussi brutalement, Microsoft n’a même pas inventé l’eau tiède avec les SMR : il lui aurait suffi d’acquérir pour presque rien les travaux du projet ASTRID initiés par le CEA et AREVA. La France a dépensé environ 700 millions d’euros pour arriver à l’étape du « démonstrateur ». C’est alors que notre président, vu son immense talent scientifique (il sort de l’ENA !!!!) a pris la décision de clôturer. Aujourd’hui Microsoft récupère pour pas grand-chose les travaux français.

  • Avatar Edouard Aubert dit :

    Oui, très bien, mais où investir en France dans ce domaine ?

  • Avatar ORBAN dit :

    Bonjour comment investir dans ce milieu je ne suis pas très riche mais intéressé

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