L’intelligence artificielle et la mobilité propre font partie des secteurs les plus dynamiques actuellement, tant au niveau des marchés financiers qu’en termes d’innovation. A ce propos, une entreprise a trouvé l’idée du siècle : concevoir un système de recherche de métaux critiques alimenté par l’IA. Une façon intelligente, économique et écologique de surfer sur les deux tendances.
Ces derniers temps, j’admets volontiers être intarissable sur deux sujets : l’intelligence artificielle (IA) et les métaux de batteries électriques.
La demande spontanée en faveur de l’IA semble presque incommensurable. Et elle a entraîné une demande inédite en faveur de semi-conducteurs avancés, ce qui a fait flamber le cours de Nvidia (NASDAQ : NVDA) et d’Advanced Micro Devices Inc. (NASDAQ : AMD).
Sur ce marché, il y a également les acteurs technologiques historiques, comme Microsoft (NASDAQ : MSFT), Alphabet (NASDAQ : GOOGL) et Adobe (NASDAQ : ADBE), lesquels ont bénéficié de leurs investissements massifs dans l’IA.
Par ailleurs, il y a la demande en faveur des matériaux de batterie (comme le cobalt, le nickel et le lithium) laquelle – contrairement à celle de l’IA – a été un peu plus « fabriquée » (ou manipulée).
Partout aux Etats-Unis, en Europe de l’Ouest et en Chine, les gouvernements offrent des avantages pour encourager l’adoption des véhicules électriques (VE) et d’autres énergies « plus propres » exigeant d’énormes quantités de ces métaux.
Quelle qu’en soit la raison, voilà les deux secteurs où tout se passe, qu’il s’agisse des mouvements de marché ou du potentiel à stimuler de nouvelles innovations.
Comme je les surveille de très près, il ne m’a pas échappé que la valorisation de KoBold Metals avait atteint 1 Md$, après que l’entreprise a reçu un financement supplémentaire des sociétés d’investissement de Bill Gates et de Jeff Bezos.
KoBold allie les deux thématiques qui me fascinent le plus, dans la mesure où l’entreprise utilise l’IA pour extraire de manière plus efficiente les métaux cruellement nécessaires aux batteries de VE.
Avant qu’une société ne commence à extraire physiquement ces métaux, KoBold se sert de l’IA pour extraire quelque chose d’encore plus précieux : des données.
A l’aide de l’IA, l’entreprise est capable de déterminer avec plus d’exactitude où trouver des gisements de métaux précieux, et de lithium notamment. Ainsi, elle identifie mieux quels terrains acheter tout en réduisant de façon spectaculaire les coûts d’extraction et les impacts négatifs sur l’environnement.
En septembre dernier, KoBold Metals a conclu un partenariat avec Broken Hill Proprietary (BHP), la plus grande compagnie minière du monde. Les partenariats de ce type permettent de fournir les données nécessaires aux méthodes d’identification de nouveaux gisements intégrant l’apprentissage automatique.
On espère que ce nouveau procédé remplacera les méthodes de forage et de test des sols qui sont invasives, inefficaces, coûteuses et destructrices.
Actuellement, KoBold Metals mène six projets d’exploration en Amérique du Nord, en Afrique et en Australie.
Suivre le rythme de la demande
Comme je l’ai indiqué plus tôt, la popularité des véhicules électriques a grimpé en flèche ces dix dernières années.
Ventes de véhicules à batteries électriques et de véhicules hybrides rechargeables dans le monde (en milliers) & part de marché des VE
Sous l’impulsion des subventions accordées par les Etats – aussi bien pour les VE achetés par les particuliers que pour les sociétés tout au long de la chaîne d’approvisionnement de la production – l’engouement ne fera qu’augmenter à l’avenir.
Même si l’on a pu croire que le coût des VE était sur le point de rejoindre la gamme de ceux de la plupart des véhicules thermiques, les pénuries et monopoles entourant les métaux des batteries ont rapidement et spectaculairement augmenté le coût de production de ces dernières. Ce qui, à son tour, a fait grimper le prix public des VE pour les particuliers.
Un peu comme tout le reste, apparemment… En effet, le carbure de lithium, le nickel et le cuivre ont tous vu leurs prix augmenter considérablement au cours des cinq dernières années.
La Chine ayant maintenu un goulet d’étranglement sur ses exportations de lithium, et l’extraction du nickel provoquant des dégâts sur l’environnement, il semblerait que la découverte de nouveaux gisements soit le seul espoir d’atteindre les objectifs élevés fixés par les autorités à travers le monde… Et, idéalement, qu’il s’agisse de gisements efficients et durables.
La méthode de KoBold, qui consiste à incorporer cette nouvelle technologie révolutionnaire récemment découverte dans le domaine de l’IA, pourrait non seulement offrir la solution à un problème crucial – la découverte de nouvelles sources de métaux de batteries – mais également servir de modèle pour résoudre une quantité d’autres problèmes insolubles (à ce jour).
Si l’IA peut être utilisée pour découvrir de nouveaux gisements de métaux précieux, qui sait quels autres services elle pourrait rendre à l’humanité ?
A un avenir radieux !
Ray Blanco