Le géant allemand Bayer traverse une période tumultueuse. Les résultats décevants de l’année 2024, ajoutés à la condamnation colossale qui a frappé le groupe aux Etats-Unis, compromettent sérieusement son avenir. Les actionnaires, déjà éprouvés par une baisse significative du titre, pourraient bientôt être mis à contribution pour tenter de sortir Bayer de la crise.
Le dossier Bayer n’en finit plus d’appauvrir ses actionnaires.
Après une année boursière 2023 marquée par l’échec des essais cliniques de l’Asundexian, l’an passé a été tout aussi désastreux avec une perte de -43 % pour le titre sur fond de publications trimestrielles dans le rouge.
L’annonce des résultats annuels le mois dernier n’a pas rassuré les marchés, d’autant qu’elle a été suivie quelques jours plus tard par un nouveau coup de massue.
Un jury de l’Etat de Géorgie (Etats-Unis) a en effet condamné le groupe à verser 2,1 Mds$ (1,94 Md€) à un plaignant qui accusait le Roundup d’être à l’origine de son cancer.
La somme, qui défie l’entendement dans le cadre d’une compensation de préjudice à un individu, devient une menace pour la survie de Bayer. Elle représente en effet l’équivalent de 10 % de sa capitalisation boursière. Bayer étant encore à la merci de nouvelles procédures judiciaires concernant cette molécule mise au catalogue suite au rachat de Monsanto, sa survie dépend désormais du bon vouloir de l’appareil judiciaire américain. Une situation bien peu enviable dans le contexte de guerre commerciale actuel.
La fin de l’hiver est calamiteuse pour le titre Bayer, qui a cédé près de 13 % en ligne droite. Infographie : Investing.com
Bayer : une année 2024 décevante
Début mars, Bayer dévoilait ses résultats au titre de l’exercice 2024. Ils étaient, comme attendu, décevants.
Malgré un chiffre d’affaires relativement stable, à 46,6 Mds€ (-2 %), l’EBITDA avant éléments exceptionnels s’est contracté de -14 % sur l’exercice passé. Le résultat net ajusté s’est pour sa part effondré de -21 %, tombant à 5,05 € par action.
Lors de l’annonce des résultats, la direction ne voyait que peu de raisons de se réjouir, avec une nouvelle baisse de la rentabilité prévue cette année. Entre les effets inflationnistes et l’invalidation du brevet sur le Xarelto, le bénéfice par action est désormais attendu entre 4,5 € et 5 € – soit une baisse pouvant atteindre les 10 % par rapport à 2024.
La réduction de la dette financière, qui a englouti la majorité du cash flow généré l’an passé, reste anecdotique. A 32,6 Mds€ elle n’a baissé que de 6 % et représente encore une fois et demi la capitalisation boursière totale du groupe.
C’est dans ce contexte financier déjà tendu que la dernière décision de justice aux Etats-Unis autour du Roundup pourrait mettre en péril la survie du géant allemand.
L’ardoise du Roundup ne cesse de grossir
Le groupe continue de payer au prix fort le rachat du géant des semences et des traitements de cultures Monsanto, mené en 2018.
Alors que le chèque initial ne portait « que » sur la somme de 63 Mds$, Bayer a déjà versé plus de 10 Mds$ à une centaine de milliers d’Américains en guise de compensation. Ces derniers accusaient le glyphosate, vendu sous la marque Roundup, d’être à l’origine des cancers dont ils étaient atteints.
Pour le groupe, ces plaintes représentent une véritable épée de Damoclès. Bayer a obtenu gain de cause dans 17 des 25 procès intentés dans le cadre des effets délétères du glyphosate, et indique avoir réduit les dommages-intérêts de 90 % par rapport aux montants décidés par les jurys. Mais le diable se cache dans les détails, et la demi-douzaine d’affaires dont l’issue n’a pas été favorable au chimiste ont coûté des milliards de dollars.
Lorsque l’on sait qu’il reste encore plus de 65 000 cas en attente, le risque judiciaire auquel fait face le groupe prend des proportions dantesques… et les 5,9 Mds$ encore inscrits dans les comptes en guise de provisions sur risque semblent désormais bien dérisoires.
Les actionnaires bientôt mis à contribution
Le mois dernier, la direction a pris acte de l’impasse financière dans laquelle se trouve le groupe. Son P-DG, Bill Anderson, a brisé un tabou en préparant les marchés à une augmentation de capital.
Non seulement les actionnaires existants seraient dilués à hauteur de 35 %, mais les fonds levés auraient en prime l’utilisation la moins rentable qui soit. Les milliards d’euros ne serviraient en aucun cas à investir dans l’outil productif : ils seraient simplement inscrits dans les comptes sous forme de nouvelles provisions pour financer un risque judiciaire revu à la hausse.
Si Bayer s’est voulu rassurant en prévoyant de solder l’ardoise du glyphosate d’ici à la fin du prochain exercice, cette promesse ne convaincra que les plus optimistes des investisseurs. Les autres se concentreront sur les seuls éléments tangibles dont ils disposent, à savoir l’ampleur de la dilution et le fait que la sortie de crise dépende du bon vouloir de l’autorité judiciaire américaine, traditionnellement peu favorable aux industriels européens et jamais frileuse lorsqu’il s’agit de les faire payer des milliards de dollars.
Et avec une injection d’argent frais qui ne dépasserait en tout état de cause pas les 8 Mds€ une fois l’augmentation de capital achevée, la solvabilité du groupe reste particulièrement précaire.
Il n’y a pas qu’en France où l’on trouve des dirigeants d’entreprises et politiques qui sabordent leur propre entreprise. Il fallait vraiment vivre sur Mars pour ignorer que la pandémie Monsanto risquait des procès pour ses profits toxiques. Les bénéfices seront donc pour les anciens dirigeants de Monsanto et l’ardoise pour les actionnaires de Bayer et le contribuable allemand.
On notera que bien des coups foireux qui pillent, endettent et détruisent l’économie européenne viennent toujours de la même zone géographique.
La naïveté des Allemands est consternante, à croire qu’ils aiment à se faire berner par leurs amis requins sans rien dire. Après le sabotage des gazoducs Nordstream par ceux-ci, ils n’ont pas encore compris que le but de la guerre d’Ukraine était d’empêcher toute collaboration économique entre l’Union Européenne et la Russie. Et ce n’est Friedrich Merz, serviteur de Black Rock, qui va y remédier.
Vous m’avez privé d’une réponse polémique concernant nos « amis » Allemands. Il semble que les US veulent leur « peau » ce qui va nous changer depuis la SDN. C’est BAYER qui a fait l’acquisition de ce « truc » malfaisant auprès des USA : qu’ils payent. L’Europe devient un piège pour la France , nos « amis » Allemands ont, depuis peu, troqué leurs « chenilles » pour l’Euro. La survie de la France, c’est, d’abord, la fée nucléaire !!!!