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Apprendre la BourseEurope

La relance des IPO vue par l’AMF

By 29 mars 2024One Comment

Les introductions en Bourse (ou IPO) n’ont pas remporté de franc succès ces dernières années. En termes de volumes, elles ont baissé de 8 % dans le monde entre 2022 et 2023, quand les recettes, elles, baissaient de 33 %. En France, pour tenter de simplifier le processus, l’AMF a décidé de changer les règles… mais pas forcément en faveur des investisseurs particuliers…

 

Dernièrement, des sociétés comme Reddit, Astera Labs ou encore Galderma ont réussi la prouesse de s’introduire en Bourse à Wall Street et en Suisse, réveillant ainsi un marché complètement moribond depuis deux ans, où les banquiers d’affaires se tournent les pouces.

Alors qu’aux Etats-Unis, les montants levés sont en forte hausse, en Europe, c’est encore un peu la soupe à la grimace.

Les Bourses font donc feu de tout bois pour essayer de ramener la confiance et attirer ainsi de nouveaux investisseurs.

 

AMF : les nouvelles règles

A la surprise générale, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) vient de permettre à des sociétés voulant s’introduire en Bourse de se passer des particuliers. Pour être plus clair, les banques n’auront plus besoin de réserver 10 % des titres d’une société qui s’introduit en Bourse aux particuliers.

Cette disposition vise à sortir la France d’une exception qui n’existe pas pour les autres bourses européennes.

Mais ce n’est pas la seule raison.

La précédente directive obligeait les entreprises qui mettaient en place une offre ouverte aux particuliers à respecter un délai de six jours de Bourse avant la clôture de l’opération… Or, réserver l’introduction aux investisseurs institutionnels permet de résoudre cette problématique, source de volatilité, avec un délai de souscription réduit à quarante-huit heures…

Elle permet également de simplifier les montages financiers et bien sûr de réduire les coûts.

Il faut savoir que séduire les particuliers a un prix, aussi bien en termes de marketing que de communication…

Mais très franchement, sans vouloir défendre à tout prix la veuve de Carpentras, je considère que cette mesure est également source d’inconvénients.

Se priver de particuliers, surtout dans le monde des small et mid caps où ils représentent souvent entre 30 % et 40 % des volumes dans le secondaire est une aberration, dans la mesure où le risque d’avoir des titres complètement illiquides demeure.

Je suis bien placé pour le savoir : quand une société de gestion participe à une introduction en Bourse, elle n’a pas vocation à céder les titres.

Imaginons que dix sociétés de gestion participent à une levée de fonds de 10 M€ en mettant un million chacune, la liquidité sera donc nulle dès les premiers jours de cotation.

De même, se priver des particuliers empêche souvent la société d’être connue du grand public.

Très franchement, si elles n’avaient pas été cotées en Bourse, qui aurait pu connaître des entreprises comme Stif, Ateme ou encore Wallix ? Bien peu de particuliers, sauf à travailler dans le secteur de ces sociétés…

D’ailleurs, certains brokers comme Portzamparc (je salue là les déclarations de mon ami Vincent Le Sann, l’un des responsables de ce broker nantais) n’ont pas hésité à dire qu’ils continueront de recommander à leurs clients d’ouvrir cette possibilité des 10 %.

Car la décision de l’AMF n’est en aucune façon exécutoire… Elle ouvre la porte à des améliorations mais n’empêche pas les brokers de continuer à mener des opérations mixtes, c’est-à-dire d’associer les particuliers.

1 commentaire

  • Avatar PONSIN dit :

    l’AMF,ferait mieux de réglementer les arnaqueurs qui s’introduisent chez les particuliers ,pour leurs. proposer des placements miracles, pour. mieux. les voler, il faut. réglementer mais seulement les escros les menteurs …..!

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