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Des fast-foods pour des fast gains ?

By 21 août 2023No Comments

Après un été en demi-teinte sur le plan économique, voici la meilleure stratégie à suivre pour bien réussir sa rentrée : miser sur les entreprises dont l’activité augmente lors des crises économiques…

 

Le secteur de la restauration rapide n’est pas considéré comme particulièrement prestigieux en France. Parce que manger en quelques minutes de la nourriture standardisée souvent arrosée de boissons sucrées va à l’encontre de tout ce qui fait un bon repas à la française, les grandes chaînes de fast-food sont souvent décriées pour la perte de « savoir-être » qu’elles encouragent.

Pourtant, elles offrent à leurs actionnaires des gains confortables, comme le prouve leur parcours boursier. En outre, leur positionnement leur permet de survivre aux retournements de cycles économiques.

Alors que la saison des résultats estivaux s’est ouverte dans un climat toppish sur les indices, et que de plus en plus de secteurs commencent à montrer des signes d’essoufflement, rééquilibrer les portefeuilles autour de valeurs contracycliques est une précaution nécessaire avant une rentrée qui s’annonce mouvementée.

Pour les investisseurs qui acceptent de traverser l’Atlantique – et d’ignorer un instant la délicieuse gastronomie française – les enseignes de restauration rapide sont un terrain de jeu qui mérite d’être exploré.

 

Protégez-vous contre une possible récession

Le mois de juillet s’est achevé sur des performances remarquables, du moins en façade. Le CAC40 a retrouvé les 7 500 points, le NASDAQ 100 est revenu à moins de 10 % de ses sommets historiques, tandis que le S&P500 n’avait plus que 5 % à grappiller avant de retrouver son record de fin 2021…

Pourtant, cette hausse mécanique s’est faite en dépit de nouvelles micro-économiques inquiétantes. Aux Etats-Unis, nous apprenions que le stock de voitures électriques invendues venait de battre un record historique à 90 jours, contre 21 jours l’an passé. Alors que les achats de véhicules propres sont le signe de bonne santé de la classe moyenne, voir les stocks se multiplier est un signal avancé inquiétant.

Même son de cloche du côté des classes moyennes/supérieures, avec un secteur du luxe dont la croissance n’est plus générale. Malgré les bons résultats de Hermès et LVMH, le groupe suisse de luxe Richemont a chuté de 8 % en Bourse lors de l’annonce de ses résultats trimestriels à cause « d’une croissance organique de ses ventes plus faible que prévu au premier trimestre ».

Même la tech a de quoi inquiéter. Déjà, le fondeur TSMC a essuyé une baisse de -10 % de ses ventes sur un an. Son grand concurrent Samsung a subi une contraction de – 17 % de son activité. Les résultats de ces équipementiers du numérique risquent fort de préfigurer de l’évolution de l’activité des GAFAM. Or, ces grosses mains sont sur-représentées dans le S&P500, NASDAQ 100 et même dans les indices mondiaux comme le MSCI World. Evaluées à des montants records et s’échangeant sur des multiples inédits, il ne faudrait qu’un passage à vide sur les résultats pour que l’ensemble des Bourses mondiales plongent.

Dans ce contexte, il est nécessaire d’augmenter la part de valeurs contracycliques – défensives donc – dans les portefeuilles. Mieux encore, viser les entreprises dont l’activité augmente lors des crises économiques peut s’avérer doublement gagnant.

Les acteurs de la restauration rapide répondent à tous ces critères. Parce que les êtres humains continuent de s’alimenter même en période de crise, parce que manger chez soi n’est pas toujours une option, et parce qu’une sortie dans un fast-food est une alternative aux restaurants pour les ménages qui ont du mal à joindre les deux bouts, leurs ventes devraient bien se tenir dans la deuxième partie de l’année.

 

Engraissez votre portefeuille avec la restauration rapide

Chacun connaît l’histoire d’amour de longue date qu’entretient Warren Buffett avec Coca Cola (NYSE : KO) ; moins connue est l’amourette qu’il a eue avec McDonald’s (NYSE : MCD). S’il est de notoriété publique que Berkshire Hathaway détient pour plus de 24 Mds$ d’actions du distributeur de boissons, peu se souviennent que le milliardaire avait acheté, dans les années 1990, près de cinq millions d’actions du géant du hamburger à moins de 15 $ pièce.

Les actions, revendues depuis, valent aujourd’hui plus de 295 $. Warren Buffett, dont la légende dit qu’il fréquente quotidiennement l’établissement, aurait été bien inspiré d’avoir la même fidélité en affaires : conserver les titres lui aurait permis d’engranger 1,4 Md$ de bénéfice.

 

 

Fast-foods_McDonalds_210823Crises financières, pandémies, guerres : l’action McDonald’s continue son ascension

 

Même si les actions de Coca Cola et McDonald’s sont cotées à New York, l’investisseur français souhaitant participer à l’essor mondial de la restauration rapide peut désormais les acheter plus rapidement qu’un Big Mac. Non seulement la plupart des néocourtiers en ligne donnent accès au NYSE (New York Stock Exchange) en quelques clics, mais il est en plus possible de trouver les titres cotés en euro sur Xetra et TradeGate.

Il peut même être intéressant, dans une optique de diversification, d’opter pour des groupes plus confidentiels que ces deux poids lourds… Chipotle, par exemple, est très présent en Amérique du Nord mais encore relativement inconnu à l’étranger malgré une présence naissante au Royaume-Uni, en France et en Allemagne (une quarantaine de restaurants sur les 3 200 du groupe).

Ce spécialiste de la nourriture d’inspiration mexicaine a ainsi un immense réservoir de valeur avec les marchés européens et asiatiques. L’essor de KFC et Burger King, qui ont essaimé sur toute la planète dans un marché du hamburger pourtant saturé, prouve qu’un déploiement hors des Etats-Unis peut bouleverser l’envergure d’un groupe de restauration rapide.

Les marchés en sont en tout cas convaincus : depuis son introduction à la Bourse de New York début 2006, le cours de l’action est passé de 42 $ à plus de 2 800 $.

 

Fast-foods_Chipotle_210823+4 800 % de gains en moins de vingt ans : le Tex Mex a rassasié ses actionnaires

 

De nouvelles enseignes au potentiel inexploité

Ces enseignes bien connues ont eu un parcours boursier si impressionnant qu’il limite leur potentiel de hausse à court terme. Difficile, en effet, de se placer aujourd’hui sur des actions qui ont déjà multiplié leur cours par 3 ou 4 en moins de dix ans et d’espérer des gains à trois chiffres.

Les investisseurs se mettent donc à la recherche des prochaines pépites encore confidentielles.

C’est pour satisfaire cet appétit de nouveaux dossiers que la chaîne Cava (NYSE : CAVA) s’est introduite au New York Stock Exchange au début de l’été. Introduite à 22 $ le 15 juin l’action du spécialiste de la cuisine méditerranéenne s’était déjà envolée à 47 $ le 15 juillet. Malgré tout, la chaîne reste valorisée seulement 10 % de la capitalisation boursière de Chipotle, et moins de 3 % de celle de McDonald’s.

Il faut dire que tout reste à faire, sachant que l’enseigne ne possède même pas encore 300 restaurants et reste déficitaire. Mais avec les 318 M$ (300 M€) levés lors de l’IPO, et un objectif d’atteindre rapidement les 1 000 points de vente, la croissance semble assurée.

Si ce plan stratégique est implémenté comme prévu, les 6 Mds$ de capitalisation actuelle deviendraient bien raisonnables face aux valorisations en vigueur dans le secteur.

Etienne Henri

Etienne Henri est titulaire d'un diplôme d'Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l'industrie pétrolière, puis l'électronique grand public. Aujourd'hui dirigeant d'entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l'intérieur les opportunités d'investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.

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