Alors qu’il s’agissait d’une des meilleures capitalisations, Worldline vient d’atteindre le Top 5 des plus fortes baisses. Philippe Béchade analyse les circonstances de sa chute et surtout son futur retour.
Worldline a plongé de -15,5% ce mercredi : elle figurait déjà dans le Top 20 des plus lourds replis du SBF120. Et bien qu’il soit à égalité avec Casino et ses -13%, le titre vient d’intégrer le Top 5 des plus fortes baisses. Il est maintenant derrière Ubisoft avec -43,4%, Atos avec -40,4%, Alstom avec -33,5%, Neoen avec -30,7%.
Le titre vient de rentrer de façon fracassante dans la catégorie « purgatoire ». Nous savons par expérience que cela survient rarement par accident, même si le diagnostic technique d’une « cassure graphique » illustre parfaitement cette appellation.
Il existe bien quelques rares exceptions de reprise en « V » où effectivement le marché semble avoir été victime d’un accès de panique, d’un « gros doigt » (erreur de passage d’ordre) ou commis un simple « faux pas »…
Mais dans le cas d’une valeur du CAC40 pesant jusqu’à une date récente plus de 20 Mds€, le « gros doigt », l’infox ou l’erreur de communication ne font pas partie des hypothèses.
Un retour possible ?
Les « grosses mains » vendent en toute connaissance de cause… et la cause en question : c’est la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel sous les attentes.
En effet, les prévisions pour 2022-2024 de Worldline sont jugées décevantes : la marge d’excédent brut opérationnel est inférieure d’environ 18%, la cession de son activité de terminal de paiement (héritée du rachat d’Ingénico) étant déjà incluse dans le « prévisionnel »… Il n’y a aucune bonne surprise à attendre de ce côté-là.
Il faut maintenant s’attendre à une déferlante d’études négatives destinées à justifier la sanction boursière dont vient d’être victime le titre et les révisions à la baisse d’objectifs de cours. A chaque fois que cela se produit, les programmes de suivi algorithmique « réagissent » à des « imputs négatifs » et amplifient leurs dégagements, sans aucune considération pour la valorisation du titre…
Et il se trouve qu’à plus de 26 fois les résultats, elle est encore élevée, ce qui signifie que les chasseurs de « value » n’ont aucune raison de se précipiter : le titre est encore « cher ».
Le palier des 55 € pourrait correspondre à un point d’appui technique de court terme (clôture du 3 avril et gap du 23 mars 2020), mais le titre s’enfonce déjà vers 54,5 € ce 28 octobre : la meilleure zone d’achat semble se situer entre 50,3 € et 49,4 €.
Bref, ne vous précipitez pas…