Statu quo pour la Fed qui maintient ses taux à leur niveau actuel. Les perspectives d’inflation, elles, ont été revues à la hausse. L’obligataire se tend. Le Nasdaq, bien pourvu en valeurs Growth, se délite. Le succès des dernières IPO (ARM holdings notamment) semble compromis. Ça se complique à Wall Street…
Après la « surprise » des commentaires dovish de Christine Lagarde la semaine dernière quant aux futures hausses de taux de la BCE, la Fed était attendue au tournant hier soir. Si Jerome Powell a, comme escompté, opté pour un statu quo en maintenant son principal taux directeur inchangé dans une fourchette 5,25/5,50 %, les perspectives d’inflation restent tendues.
En effet, les « dot plots » ont été revus à la hausse. Pour rappel, le « graphique à points » de la Réserve fédérale américaine illustre les anticipations d’évolution du taux des Fed funds. En pratique, chaque point du graphique représente la prévision (anonyme) d’un des membres du comité de politique monétaire (FOMC).
A ce stade, une nouvelle hausse de taux est attendue d’ici la fin de l’année – soit plus ou moins ce que le consensus attendait. En revanche, la détente annoncée pour 2024 a fait tiquer le marché… Les taux devraient donc baisser moins vite que prévu et sont désormais attendus à 5,1 % en 2024, au-dessus des 4,6 % anticipés lors des dernières prévisions présentées au mois de juin.
Des rendements à la hausse sur l’obligataire
Résultat et conséquence directe : une nouvelle poussée des rendements obligataires. On relève notamment la baisse des contrats TBond (le 30 ans US) qui a accéléré en cassure du support horizontal (cf. canal bleuté et flèches vertes sur le graphe ci-dessous).
Bien sûr, cela pèse sur le marché actions, et particulièrement sur le Nasdaq, l’indice technologique étant gorgé de valeurs Growth… Un constat qui risque bien de freiner les ardeurs des investisseurs, notamment sur les introductions en Bourse (IPO).
Des IPO cassées dans leur élan ?
En effet, sur le Nasdaq, les dernières IPO ont beaucoup fait parler compte tenu de premières cotations plutôt prometteuses.
Il y a eu de belles envolées ! C’est le cas de l’arrivée en fanfare d’ARM Holdings qui, après une première cotation nettement au-delà de la fourchette introductive de 47 $ et 51 $ – fourchette qui avait, en outre, déjà été relevée à la hausse – avait directement pumpé de 30 % vers les 70 $ (cf. rectangle jaune ci-dessous).
Même constat avec la société d’automatisation du marketing Klaviyo dont la fourchette introductive avait été portée de 25/27 $ à 27/29 $ avant que le titre ne fuse hier vers les 40 $ pour sa première séance de cotation (cf. ci-dessous).
Ou encore avec Maplebear, l’ancien nom d’Instacart, la société de livraisons de courses à domicile.
Bref, de beaux débuts qui risquent bien de ne pas faire long feu. Tous ces titres étant cotés au Nasdaq, le soufflé est assez vite retombé depuis, ce que l’orientation des taux longs depuis hier soir risque de ne pas arranger…