Nous assistons au grand retour de ces mêmes « philosophes » – les « warriors » de St Germain des Prés – réinvités sur les plateaux TV pour nous vendre l’implication de la France dans une guerre (« contre les tyrans pour la Démocratie » bien sûr) sans avoir la moindre idée des retombées humanitaires et surtout de ce que sera « l’après ».
C’est comme ça à chaque fois que le gouvernement quelle que soit sa couleur politique y voit un intérêt de s’aligner sur les Etats-Unis.
Vouloir que la France se porte militairement au secours de l’Ukraine procède peut-être d’un rand élan de solidarité mais ferait de notre pays une puissance belligérante avec la Russie.
En a-t-elle les moyens ?
Selon le rapport parlementaire du 17 février 2022, nos capacités actuelles n’ont rien à voir avec celles réencensées du temps de la « guerre froide ».
En 1991, lors de la désintégration de l’Empire soviétique, la France alignait 1 350 chars d’assaut (222 aujourd’hui), 686 avions (254 aujourd’hui), 37 navires de guerre (19 aujourd’hui, dont à peine 15 « opérationnels »), 450 000 hommes (200 000 aujourd’hui), 420 000 réservistes (41 000 aujourd’hui, 10 fois moins).
L’Arabie Saoudite possède un arsenal dernier cri bien plus considérable que le notre : elle pourrait nous écraser en cas de conflit conventionnel… il leur manque juste la dissuasion nucléaire.
Et les forces françaises engagées en Afrique, au Mali et au Niger, nous ont permis de constater que moins d’un hélicoptère engagé sur 2 était en état de mener ses missions de recherche et d’appui, même ratio pour les blindés légers qui passaient leur temps « en maintenance ».
Autrement dit, l’argument qui voudrait que la France ait privilégié le qualitatif aux dépens du quantitatif ne tient pas : nous avons moitié moins de matériel qu’il y a 30 ans, et une bonne partie de celui dont nous disposons ne fonctionne pas !