Du pétrole en surchauffe aux analyses de brokers à géométrie variable, la géopolitique s’invite dans les cours. Et pendant que les dirigeants de la planète jonglent entre désescalade et menaces voilées, quelques valeurs s’offrent des rallyes éclair. Dans ce brouillard stratégique, une seule certitude : l’incertitude.
Le conflit entre Israël et l’Iran a une forte implication dans les mouvements de marché actuels. En effet, depuis mercredi dernier, par exemple, le pétrole avait déjà commencé à pousser à la hausse alors que les Etats-Unis évacuaient leur ambassade située en Irak. En cause, des risques sécuritaires accrus dans la région – avant donc que l’offensive israélienne sur l’Iran ne suive ensuite tôt vendredi matin.
C’est assez amusant, car comme souvent dans ce genre de situation, je lisais vendredi en séance plusieurs notes de brokers – comme celles d’Oddo BHF, entre autres – et un point commun ressortait nettement : une humeur plus risk-off. Beaucoup adoptaient un ton résolument haussier sur le pétrole, avec des objectifs allant de 100 $ à 120 $ le baril, selon l’évolution de la situation autour du détroit d’Ormuz, point névralgique local. D’autres mettaient en avant des valeurs pétrolières comme TotalEnergies ou Repsol.
Ce qui m’a ensuite fait sourire, c’est qu’hier, pour coller à l’ambiance plus « apaisée » du moment, le discours avait complètement changé. Le pire n’était plus certain, et une désescalade semblait en cours. Danske Bank, par exemple, estimait que « le risque d’une mesure aussi extrême est faible ». Un regain d’optimisme renforcé par le Wall Street Journal, qui rapportait que Téhéran aurait contacté certains dirigeants arabes, se disant prêt à reprendre les négociations sur son programme nucléaire.
L’art de parler de paix en temps de guerre
Pris sous le feu des missiles israéliens – ce qui, soit dit en passant, allait dans le sens des déclarations de Donald Trump quelques heures plus tôt –, la situation semblait pourtant évoluer vers un apaisement. Alors que le G7 débutait, le président américain se montrait confiant, déclarant dans l’après-midi croire en la possibilité d’un processus de paix dans la région.
Source : X / Walter Bloomberg
Mais dans les faits, son départ prématuré du G7 en début de soirée n’a pas vraiment donné cette impression. Et encore moins son appel, peu après, à évacuer Téhéran. Difficile de savoir ce qu’il en est réellement. Même Emmanuel Macron, dont les commentaires en marge du sommet laissaient entendre que ce départ aurait été motivé par l’obtention d’une trêve, n’a pas permis d’y voir beaucoup plus clair.
Qui aura raison ? L’avenir nous le dira. Pour ma part – et pour paraphraser Socrate – je sais que je ne sais rien. Ce qui tombait plutôt bien, puisque sur les chaînes d’info hier, entre deux boucles sur le conflit au Proche-Orient, on tombait justement sur les sujets du bac de philo…
Artmarket.com : la fusée du jour dans un ciel chargé
Dans tout cela, on avance sur des œufs… mais comme je le soulignais déjà dans mes précédents billets, cela n’empêche pas, ça et là, l’émergence de quelques pumps sur les small caps. Dernier exemple en date : Artmarket.com, acheté hier après-midi…
… le titre nous gratifie dès ce matin d’une jolie poussée de 20 % en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ; en moins d’une séance de bourse donc pour être précis !