Si l’investissement durable gagne en popularité sur les marchés financiers, l’industrie de l’eau est, elle, encore marginale. Veolia environnement, qui compte parmi les leaders mondiaux du secteur, est souvent LA valeur vers laquelle tout le monde se tourne. Pourtant, d’autres actions méconnues au potentiel encore plus élevé méritent largement qu’on s’y attarde…
Alors que la saison des publications de résultats trimestriels va débuter, et même si Veolia Environnement ne va publier ses résultats semestriels qu’au début du mois d’août, je vous propose un petit tour des forces en présence.
Depuis le rachat de son homologue Suez Environnement officiellement acté début 2022, le géant de l’eau et des services aux collectivités a, comme la plupart des utilities, fait face à de nombreux vents contraires, dont le premier n’est autre que la hausse des rendements obligataires depuis l’an dernier (cf. ci-dessous la baisse des contrats sur le Bund, le dix ans allemand).
En conséquence de quoi, le secteur des utilities en Europe, segment par nature très endetté, est resté bloqué sous une résistance oblique visible en grisé + flèches rouges ci-dessous.
Alors que les espoirs de pivot de la Fed restent sur toutes les lèvres, la perspective d’une pause dans le resserrement monétaire début 2024 conduit à envisager la chose comme un possible catalyseur de soutien aux utilities.
Dit autrement, si une baisse des taux longs doit se profiler pour la fin d’année, cela pourrait alors s’avérer porteur pour le segment en vue d’un dépassement de ladite résistance.
Venons-en au cas plus spécifique de Veolia Environnement maintenant. Fin juin – comme je l’écrivais dans cet article – l’atteinte directe de la zone des plus-hauts situés au-dessus des 30 € me semblait possible (cf. pointillés noirs + flèches rouges ci-dessous).
Mais en cette mi-juillet, je suis pour l’instant un brin plus méfiant à court terme.
Graphiquement, on constate que le titre évolue dans une large structure en biseau ascendant (visible avec les rectangles grisés ci-dessus). Au sein de ce genre de structure, on constate une compression de volatilité et des écarts entre les creux et les sommets qui se réduisent.
Or, ce type de configuration a statistiquement un rôle de retournement de tendance (en l’occurrence ici donc, après une phase de hausse antérieure, ce postulat aurait des implications baissières).
Raison pour laquelle l’incapacité du titre à relancer au-delà de ses derniers points hauts en début de mois me fait désormais craindre une sortie par le bas de la figure. Avec, le cas échéant, une cassure de support probablement impulsive et alors un mouvement correctif vers les 26 €.
Une fois ce mouvement correctif intermédiaire passé, et après une stabilisation au-dessus des 25 €, une relance vers les plus-hauts pourrait alors à mon sens être envisagée – avec l’éventualité d’une détente obligataire dans le même temps.
En attendant, d’ici là, on devrait avoir mieux à faire cet été. D’ailleurs, en parlant du secteur de l’eau, sachez que mon collègue Etienne Henri est justement très optimiste sur ce petit acteur français assez peu médiatisé au sein de la cote parisienne…