Alors que le mois de juillet touche à son terme, les OPA sont susceptibles de changer la donne pour nombre d’entreprises. Décryptage avec Eric Lewin.
Très sincèrement, le mois de juillet a été fort en rebondissement. Mais c’est cette dernière semaine du mois qui restera dans les annales comme celle des OPA dans le compartiment des small et midcaps.
« Ça fuse de partout ! » pour reprendre une expression souvent utilisée.
Ainsi, Artefact, l’agence de data marketing à base d’intelligence artificielle, souvent recommandé par mes soins, fait l’objet d’une OPA de la part du fonds Ardian au prix de 7,80 €, soit une prime de 42,3% par rapport au dernier cours coté. Une envolée qui se justifie par le fait que la société a renoué avec les bénéfices l’an dernier en recentrant son business sur les métiers porteurs.
D’ailleurs, quelques jours avant cette annonce d’adossement, la société avait relevé sa guidance de marge brute passant ainsi à 85 M€.
Des évolutions à suivre de très près…
Cette opération sera bien sûr couronnée de succès ! Il faut dire que les fondateurs comme de grands fonds d’investissement comme Nobel ou la Financière Arbevel ont promis d’apporter leurs titres à l’offre. Cela représente tout de même 52,09% du capital.
Mais vous n’avez encore rien vu !
Que dire de l’OPA de Xavier Niel sur Iliad à 182 € avec une prime de 61% ? En effet, le patron de Free veut retirer sa filiale de la Bourse et pour se faire, il lance une OPA simplifiée. Depuis le titre s’enflamme. Créée en 1999, entrée sur les marchés boursiers en 2004, voilà que l’entreprise s’apprête à commencer un nouveau chapitre.
Aussi, on l’a appris mercredi matin : Adecco va lancer une offre d’acquisition à 49 € sur Akka Technologies, soit une prime de tout simplement 114% par rapport au dernier cours coté. Cela permet de créer via ce deal de 2 Mds€ en valeur d’entreprise pour le numéro deux mondial de la recherche et développement en ingénierie derrière Capgemini.
Un nouveau géant du secteur est donc donné et là encore, le succès ne fait absolument aucun doute avec l’apport de plus de 60% du capital.
Dans ces conditions, le fait que le conseil d’administration d’Europcar ait approuvé son rachat par l’allemand Volkswagen fait pâle figure. En effet, le constructeur automobile propose une offre à 0,50 € par action, soit une prime de 23% par rapport au cours moyen sur un an et une valorisation de 2,9 Mds€.
Et cette offre se fera à 0,51 € s’il y a obtention de plus de 90% des actions…
Là encore, des investisseurs représentant 68% du capital ont accepté de céder leurs titres, mais je pense qu’il y aura des réticences de certains actionnaires qui espéraient plus.
Affaire à suivre de très près.
Et je pense que la série d’OPA est loin d’être terminée dans la mesure où bien entendu les fonds de capital investissement restent gorgés de cash.
