La saison des trimestriels risque de confirmer les investisseurs dans leurs appréhensions. Déjà aux prises avec la hausse des taux et les problématiques énergétiques, les entreprises font face à des indicateurs conjoncturels défavorables. Pourtant, les corrections anticipées pourraient bénéficier à ceux qui savent investir en marché baissier.
Avant les valeurs bancaires US comme Citigroup, JP Morgan ou encore Morgan Stanley en fin de semaine, LVMH va ouvrir le bal des publications trimestrielles des big caps dans l’Hexagone ce soir après Bourse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les opérateurs attendent fébrilement ces rendez-vous.
Il faut dire que l’effet ciseau sur les résultats n’est guère engageant.
Une hausse des bénéfices compromise
D’un côté, la hausse des taux vient renchérir le coût de la dette. Et toujours dans la partie « passif », l’inflation renchérit le coût des matières premières (pétrole et autres), ce qui grève d’autant les marges.
De l’autre côté, comme l’avait montré la publication du géant de l’habillement H&M en Europe, la demande d’un consommateur commençant à se serrer la ceinture risque de ne pas aider.
Qui plus est, afin de minorer les effets de l’inflation, les revendications salariales se multiplient au sein de nombreuses multinationales. Si Stellantis ou LVMH ont d’ores et déjà promis une prime à leurs salariés, le cas de TotalEnergies cristallise ces revendications à l’instant « t » dans l’Hexagone (les syndicats bloquant les raffineries du groupe en attendant que les discussions salariales avec la direction aboutissent).
Des revendications qui ne mettront pas à mal ces mastodontes, mais qui montrent toutefois un effet ciseau peu favorable sur les résultats à suivre.
A voir donc si le consensus moyen d’une hausse de près de 12% des bénéfices en moyenne (hors secteur de l’énergie) des sociétés du Stoxx 600 au troisième trimestre 2022 sera tenu (selon Refinitiv I/B/E/S). Personnellement, j’ai quelques doutes…
Des avertissements en série
Chat échaudé craignant l’eau froide, ce ne sont pas les premiers avertissements parus depuis la fin septembre qui me feront penser le contraire.
On se souvient des warnings de Ford, FedEx, Nike, Apple, AMD (Advanced Micro Devices) ou encore Samsung, qui ont rejoint la liste des valeurs attaquées en fin de semaine dernière.
D’ailleurs, AMD a trébuché de plus de 10% vendredi dernier à Wall Street (cf rectangle de couleur du graphe ci-dessous) : le marché ne fait pas dans la demi-mesure.
[NDLR : Même si chacun déplore les dérèglements économiques globaux qui se préparent, apprendre à se positionner en marché baissier permet bien souvent de se protéger de la chute des actions. C’est ce que propose Mathieu Lebrun dans son service SMS Cash Alert : profiter des mouvements de hausse ET se positionner à la baisse quand le vent tourne, ce qui est particulièrement adapté en cette période de forte volatilité. N’hésitez pas à cliquer ici pour en savoir plus.]
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, le secteur des semi-conducteurs dans son ensemble était encore plombé hier par l’annonce aux Etats-Unis de nouvelles restrictions à l’exportation de certaines puces vers la Chine (cf. ci-dessous la baisse de Nvidia hier par exemple).
En conséquence de quoi, alors que la hausse des taux longs US est repartie de plus belle après des chiffres de l’emploi meilleurs que prévu en septembre, il y a fort à parier pour que la baisse du Nasdaq n’ait pas encore mangé son pain blanc.
Avec une zone horizontale des 11 000 points (cf rectangle de couleur + flèches vertes ci-dessous), la rupture me semble inévitable…