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Terres rares, l’investissement inéluctable

En réaction aux mesures douanières de l’administration Trump, la Chine a annoncé le mois dernier des restrictions sur l’exportation des terres rares, ces métaux cruciaux pour la transition énergétique et les technologies de pointe. Bien que présents en abondance dans le sol, leur extraction et leur raffinage restent complexes, et les pays occidentaux ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour couvrir leurs besoins. Aujourd’hui, ils sont forcés de trouver des solutions pour sécuriser leur approvisionnement et limiter l’impact des décisions de Pékin…

 

En 1973, l’embargo pétrolier imposé par l’OPEP a paralysé les Etats-Unis. Les stations-service se sont retrouvées « à sec ». Les prix ont quadruplé. Les files d’attente ont envahi les quartiers. Des violences ont éclaté aux pompes à essence dans tout le pays.

En réaction, les Américains ont lancé une série d’initiatives pour atteindre l’indépendance énergétique, comme la Réserve stratégique de pétrole, des normes d’efficacité des carburants, et des incitations à forer sur le territoire national.

Ils ont juré de ne plus jamais être dépendants de puissances étrangères.

Et pourtant… aujourd’hui… Autres temps, autre guerre… mais même piège.

Cette fois, il ne s’agit pas de pétrole mais des métaux contenant des terres rares. A l’heure actuelle, 70 % de l’approvisionnement des Etats-Unis vient de Chine.

Inutile de savoir exactement ce que sont l’yttrium, le néodyme ou le dysprosium pour comprendre de quoi il s’agit. Il suffit de savoir que, sans eux, on ne peut fabriquer ni iPhone, ni véhicules électriques, ni turbines éoliennes, ni avions de combat F-35, ni missiles Tomahawk.

Sans terres rares, pas de technologies. Pas de défense. Pas d’économie moderne.

Le mois dernier comme vous le savez, la Chine a annoncé qu’elle allait restreindre les exportations de 7 terres rares cruciales pour les secteurs high-tech.

Au même moment, les actions liées aux terres rares ont flambé sur les marchés financiers. Sur le site Reddit, les emojis de fusées ont surgi de toutes parts pendant cette phase de hausse. C’était comme si les petits investisseurs avaient soudainement découvert ce qu’était le néodyme.

Mais avant d’hypothéquer votre chien pour tout miser sur les contrats à terme sur le manganèse, je vais vous transmettre une information cruciale.

 

Les terres rares ne sont pas rares

Les terres rares ne sont ni rares ni magiques. Elles sont juste sales.

Sales à extraire et à raffiner. Et vous comprenez bien qu’il est encore plus « sale » d’en dépendre, quand le principal fournisseur mondial est également votre principal adversaire commercial.

Aussi abondantes dans la croûte terrestre que le cuivre ou l’étain, les terres rares sont omniprésentes. Pourtant, leur extraction reste un défi majeur : elles sont généralement liées à d’autres minéraux, ce qui rend leur séparation complexe et coûteuse. Résultat : des procédés chimiques lourds et polluants sont souvent nécessaires pour les isoler.

Imaginez des rivières d’acide et des champs de boues toxiques.

En réalité, la Chine ne domine pas le marché des terres rares parce qu’elle détient les plus grandes réserves, mais parce qu’elle a fait le choix de polluer des provinces entières pour raffiner cette matière première de façon économique. Elle a choisi la voie de la pollution, au lieu d’une solution plus propre mais bien plus gourmande en énergie.

Et c’est là que l’hypocrisie entre en jeu.

Dans la course « aux énergies propres », les Etats-Unis ont externalisé en Chine et en Birmanie les étapes « les plus sales » du processus. (D’ailleurs, petite anecdote : saviez-vous que la moitié de l’approvisionnement en terres rares de la Chine venait de Birmanie ?… auparavant, la gestion de ces réserves était chaotique, sous le contrôle de milices locales et de syndicats officieux… jusqu’au coup d’état militaire, qui a grandement facilité les choses pour Pékin).

Bref, en résumé, les pays occidentaux plébiscitent les nouvelles technologies, les smartphones dernier cri et les gadgets à la mode. Mais ils ne veulent surtout pas assumer les conséquences environnementales de leur fabrication.

Et c’est là tout le problème : un véhicule électrique exige environ 2,7 kg de terres rares à lui seul. Et une turbine éolienne ? Environ 350 kg…

Qu’il s’agisse des GPU d’intelligence artificielle, des centres de données, des robots, ou des drones, ils ont tous besoin de terres rares.

Mais nous n’en avons pas assez.

 

Terres rares : quel approvisionnement ? Quel raffinage ?

Il est vrai que le Groenland possède des millions de tonnes de terres rares sur lesquelles les Etats-Unis seraient ravis de faire main basse. Mais il y a un hic… Il n’y a pas de capacités de raffinage là-bas. De plus, l’extraction ne commencera pas avant l’an prochain, et encore. Ce sera peut-être pour 2026. Ou même pour 2030.

Et l’Ukraine ? Selon le gouvernement ukrainien, le pays possèderait 12 000 Mds$ de terres rares. Si c’est vrai, ce n’est pas aussi significatif que ça en a l’air. Pourquoi ? Parce que le pays possède peu de capacités électriques et aucune usine. Oh ! Et la Russie contrôle la moitié des gisements désormais.

Et les Etats-Unis ? Par le passé, ils ont extrait des terres rares à Mountain Pass, en Californie. Mais lorsque la Chine a pratiqué des prix inférieurs, ces sites ont été fermés et les entreprises ont préféré importer la totalité des terres rares dont elles avaient besoin.

Pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement de terres rares fonctionnelle aux Etats-Unis, il faudrait :

  • des mines;
  • des raffineries;
  • des autorisations gouvernementales;
  • une volonté politique;
  • des capitaux.

Et maintenant que la Chine claque la porte, cela devient vraiment urgent. La preuve : l’équipe de Donald Trump évoque déjà une déréglementation.

****

Si vous recherchez une carte très convaincante MAIS risquée à jouer sur les terres rares américaines, (et susceptible de vous rapporter 10 fois votre mise) James Altucher a déjà déniché celle qui offre le meilleur compromis.

On a beaucoup entendu parler des sociétés spécialisées dans les terres rares. Mais celle-ci a fait les choses « comme il faut » : les boues acides ne sont pas nécessaires.

Elle est cachée dans le portefeuille du service James Altucher Trading, à la 13e ligne exactement. Mais seuls les lecteurs abonnés peuvent connaître son nom. Pour souscrire, c’est par ici…

 

Chris Campbell

Chris Campbell est constamment à la recherche de moyens pour vous aider à vivre une vie plus libre, plus saine, plus riche et plus épanouissante. Ses recherches l'ont conduit dans plus de 30 pays. Il a été à la pointe du Bitcoin, du tourisme médical, de la décentralisation, des villes autonomes, de la biotechnologie et de bien d'autres choses encore. Chris est l’analyste principal du service Cryptos Incubator de James Altucher, dans lequel il aide les abonnés à naviguer dans l’univers des cryptomonnaies. Vous pourrez également retrouver ses analyses dans la lettre Les Investissements d’Altucher.

1 commentaire

  • Avatar alain poirier dit :

    Merci pour cet article qui confirme diverses lectures « alternatives ». On » comprend mieux les mouvements de Trump.

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