Depuis juin 2020, Teleperformance est à la conquête du CAC40. +1 750%, 20 Mds€ de capitalisation en 10 ans… tels sont les chiffres de l’outsider de la Bourse de Paris. Eric Lewin propose un plan de trade sur ce titre boudé par les investisseurs.
En toute franchise, je ne suis pas sûr que si je faisais un sondage auprès de mes chers lecteurs sur la composition du CAC40, beaucoup penseraient au spécialiste des centres d’appels Teleperformance.
Et pourtant, le groupe y figure depuis le 22 juin 2020. Il avait alors remplacé Sodexo qui, affaibli par la crise, venait de sortir de la Bourse de Paris.
Il faut dire que la société a connu un véritable triomphe, aussi bien économique que boursier.
En l’espace de dix ans, l’action Teleperformance a gagné plus de 1 750%. Par un subtil mélange de croissance organique et de croissance externe, le titre a obtenu une capitalisation boursière supérieure à 20 Mds€.
En effet, le leader mondial du marché des centres de contacts outsourcing, présent dans plus de 80 pays, a réussi à faire passer son chiffre d’affaires de 4,4 Mds€ à 6,8 Mds€ entre 2018 et 2021.
Sans dégrader sa rentabilité, bien au contraire !
En effet, la marge d’Ebitda rapportée au chiffre d’affaires est passée de 17,2% à 20,5%…
Un risque à prendre ?
Un véritable exploit lorsque l’on connaît la situation financière. Cette dernière n’a pas été dégradée alors qu’elle était confrontée à un gearing autour des 95%.
Mais plus encore que le gearing, il faut d’avantage regarder le fameux ratio dette nette sur Ebitda. Dans le cas précis de Teleperformance, il reste aux alentours de 2 et est donc largement soutenable compte tenu de la rentabilité du groupe.
En effet, la société multiplie les emplettes. Je pense notamment à celle de l’américain Senture [NDLR : entreprise spécialisée dans les administrations américaines] pour 400 M€, durant la trêve des confiseurs… Non seulement la cible dégage une croissance annuelle moyenne de plus de 40% depuis 2019, mais en plus, elle est plus rentable que Teleperformance.
Payer une telle cible sur un multiple de 10,5 fois l’excédent brut d’exploitation n’a rien d’illogique, n’est-ce pas ?
Curieusement, l’action Teleperformance connaît un début d’année mitigée avec une baisse de plus de 10% depuis le 1er janvier. Mais sans doute est-ce dû à son statut de valeur de croissance qui s’accommode mal d’une remontée des taux d’intérêt.
De plus, et c’est sans doute la raison la plus importante, le titre reste très cher avec un PER de 32. Certes, la qualité se paye en Bourse, mais parfois, les prises de bénéfice apparaissent assez logiques.
Pas d’inquiétude sur ce dossier qui reste l’un des plus solides pour les fonds de portefeuille.