Hautement controversé, le projet de Super League de football n’est cependant pas vu d’un mauvais œil par les investisseurs. Les réactions boursières de titres directement concernés en témoignent, comme le souligne Mathieu Lebrun dans cette analyse.
C’est peu dire que l’annonce d’un projet de création de Super League pour concurrencer de front l’actuel Ligue des Champions fait un bruit énorme dans le landerneau footballistique. Les réactions indignées pleuvent, certains dénonçant une attaque en règle contre l’essence même du football, sport dans lequel les « petits » ne sauraient ne plus avoir la moindre chance, d’autres un entre soi de clubs nantis devenus coupables de ne plus penser qu’à l’argent.
L’UEFA réfléchit d’ores et déjà à des sanctions historiques contre les clubs dissidents – ils sont au nombre de douze, parmi lesquels le Real Madrid, l’Atletico Madrid, le Milan AC ou encore Chelsea, auxquels viendraient s’ajouter trois clubs invités chaque saison – et la possibilité d’interdire aux joueurs qui prendraient part à cette nouvelle compétition d’endosser la tunique de leur équipe nationale est désormais évoquée avec une certaine insistance. De l’ancien défenseur de Manchester United Gary Neville au brésilien Dani Alves, en passant par le milieu international allemand Mesut Özil et son compatriote Jürgen Klopp, lequel a brandi la menace de démissionner de son poste d’entraîneur de Liverpool au cas où les Reds franchiraient le Rubicon, on ne compte plus, en tout cas, les voix… qui comptent à s’inscrire en faux contre cette « C1 bis ».
Certains clubs de renom auraient été approchés, mais le Bayern de Munich et le PSG, soit les deux derniers finalistes de la Ligue des Champions ont, du moins pour le moment, choisi de ne pas s’associer à ce projet financé à hauteur de 3,5 Mds€ par la banque américaine JPMorgan, ce qui leur a valu la reconnaissance implicite de l’UEFA via un communiqué. Telle est aussi la position de l’emblématique patron de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, attendu tout de même que la formation rhodanienne n’avait de toute façon pas été conviée aux festivités. Il n’en fallait pas davantage pour que l’action OL Groupe abandonne un peu plus de 2% hier, comme illustré sur le graphique ci-après.
Manchester United et la Juventus de Turin à la fête
A l’inverse, les titres Manchester United et Juventus de Turin, deux écuries qui ont bien l’intention d’être partie prenante, par-delà les cris d’orfraie de nombreux supporteurs, ont vu leurs cours respectifs grimper en flèche de respectivement 6,7 et 17,9% ce lundi (cf. les cercles noirs ci-dessous).
L’action Borussia Dortmund n’a pas été en reste, s’adjugeant plus de 11%, ce qui donne à penser que les opérateurs espèrent voir le club de la Ruhr grossir la liste des douze mercenaires.
Quant à l’absence probable du PSG, elle a eu pour corollaire une absence de réaction sur le cours du… token.
Source : BINANCE
Car oui, l’avantage du Bitcoin et des cryptomonnaies dans leur ensemble est que le développement de la blockchain élargit le champ d’action à un grand pan de l’économie réelle. Ainsi, suivant ce qu’on a déjà pu voir dans l’Hexagone avec des noms comme Casino ou encore Atari, voir le club de la capitale sauter le pas illustre à mon sens que l’e-sport ou encore les NFT (Non Fongible Token) n’en sont qu’aux prémices de leur développement.