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Une sphère financière trop dépendante d’Apple…

By 19 août 2021janvier 23rd, 2023No Comments

Qu’on suive la sphère financière de près ou de loin, personne ne peut passer à côté : Apple est un géant. Philippe Béchade déplore la surexposition des portefeuilles à Apple…

 

Le phénomène d’ultra-concentration des achats des institutionnels permet à Wall Street d’aligner record sur record. Le tout avec un nombre toujours plus faible de « locomotives » et de titres inscrivant des plus hauts absolus. Ce phénomène ne saurait trouver meilleure illustration qu’avec le plus célèbre portefeuille de la planète : c’est à dire celui de Warren Buffett !

En effet, et il faut le noter : à la fin du deuxième trimestre, le titre Apple représentait pas moins 42,5% de la valeur globale du fonds Berkshire Hathaway, soit 125 Mds$ sur 294 Mds$.

On y trouve également pêle-mêle : Bank of America avec 42,6 Mds$ d’action, American Express, 25,1 Mds$, Coca-Cola, 21,6 Mds$, Kraft Heinz, 13,7 Mds$… Bref, environ 228 Mds$ sur 294, soit 77,5% du total pour cinq titres.

Et si l’on rajoute Verizon, où Warren Buffet s’est renforcé au premier trimestre (+8,25% à 10 Mds$), cela représente 81% du portefeuille sur six titres. Dont Apple représente encore plus de la moitié (125 sur 238 Mds$).

Les derniers mouvements les plus significatifs observés dans le portefeuille de Berkshire Hathaway concerne le secteur de la santé – les laboratoires et pharmacies – : les positions ont été soit liquidées comme pour Biogen, soit réduites (-37% sur Merck, -10% sur AbbViee, -6% sur Bristol-Myers Squibb).

Mais il n’y a pas eu que des positions diminuées. En effet, on peut remarquer le renforcement le plus significatif sur Kroger au deuxième trimestre. +21%, soit 61 788 actions supplémentaires pour une valeur de 2,37 Mds$ (le ramassage se poursuit depuis fin 2019).

Cela représente à peine 1/50ème de la position constituée par Apple.

Apple superstar !

Warren Buffett n’est pas le seul à avoir Apple constituer sa plus importante ligne dans la catégorie « actions » : c’est le cas de la quasi-totalité – et même la totalité – des fonds indiciels passifs reproduisant le S&P ou le Nasdaq.

Les gérants d’actions US, dont Apple ne représente pas l’actif numéro 1, sont de réelles exceptions.

Autrement dit : la quasi-totalité des fonds sont exposées ou surexposées au titre Apple. Et dans le cas de Warren Buffett, Berkshire Hathaway appartient à la seconde catégorie.

C’est un euphémisme de prétendre que la bonne fortune de beaucoup de gérants dépend furieusement du seul titre Apple… surtout que le titre sous-performe le S&P500 cette année avec 10% de gains seulement contre 17% pour l’indice phare.

Mais il existe une autre raison de tenter sa chance sur Apple : il n’est pas rare de voir les échanges dépasser la barre des 100 millions de titres en séance, soit environ 15 Mds$ (ou 12 Mds€… soit une semaine de chiffre d’affaires du CAC40 !), ce qui signifie une liquidité quasi-infinie, et donc en théorie, une large porte de sortie en cas de vents contraires.

Aucune validation en vue pour les 150 $

Pour ce qu’il en est du 18 août, c’est le repli de -2,5% d’Apple qui a pesé de tout son poids sur Wall Street. Le titre flirtait encore avec son record absolu en début de séance (bonne entame de cession avec un test des 105,7 $) et a fini à 146,35 $.

Rappel : lors du franchissement des 151 $ en intraday ce mardi 17, la capitalisation d’Apple a brièvement atteint puis dépassé les 2 500 Mds$, soit 2 000 Mds€.

Ce pullback sous 151 $ est en réalité le troisième à ce niveau en quatre semaines, après les plafonnements sous 150 $ des 15 et 26 juillet dernier.

Sans pouvoir valider un scénario de triple-top, l’inversion de polarité est potentiellement alarmante.

Ce retournement des 16 et 19 juillet avait été brutal, mais s’est pourtant avéré sans conséquence. Un nouveau sommet avait été inscrit à peine une semaine plus tard.

Mais il apparaît prudent de ne pas compromettre des gains déjà assez maigres cette année en conservant le titre s’il enfonçait les 145 $.

La cassure du support court terme pourrait déboucher sur un test du support oblique moyen terme qui gravite vers 128 $ (et 130 $ fin août).

Prenez garde à la chute…

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

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