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S&P500 : les 5 000 points d’ici six mois, fantasme ou possibilité ?

By 8 avril 2021janvier 23rd, 2023One Comment

Si le « taux neutre » est à 4,5%, le S&P500 peut-il venir tutoyer les 5 000 points d’ici octobre ? C’est la question que se pose Philippe Béchade dans cette analyse graphique.

 

Les optimistes retiendront un nouveau record absolu de clôture pour le S&P500, qui a terminé la séance d’hier à 4 080 points, soit deux de mieux qu’avant-hier.

Les investisseurs pouvaient en fait se rassurer dès 20 heures et la publication de « minutes » de la FED sans ambiguïté. La politique monétaire de la Réserve fédérale américaine restera en effet ultra-accommodante jusqu’à ce que le plein emploi et l’objectif des 2% d’inflation soient atteints, ce qui laisse de la marge.

Sauf qu’à force de publier peu ou prou le même communiqué depuis mars 2009, sans jamais parvenir à atteindre ces deux objectifs simultanément, et alors que la valeur de l’indice élargi américain a été multipliée par 6,1, les investisseurs considèrent que la promesse d’argent éternellement abondant et gratuit relève du service minimum…

Le déferlement incessant de liquidités n’envoie plus vraiment du rêve, mais heureusement Jamie Dimon, le patron de JPMorgan, a senti que c’était le moment de remettre une pièce « permabull » dans le juke-box pour couvrir le bruit de l’effondrement d’Archegos Capital.

Un effondrement auquel l’un de ses principaux concurrents, Morgan Stanley, a échappé de justesse, ayant fait preuve d’un flair peu commun en se montrant capable de refourguer des blocs de titres détenus en collatéral des positions à effet de levier d’Archegos la veille de son effondrement… Dans le même temps, Credit Suisse (4,7 Mds$ de perte) et Nomura n’ont quant à eux rien vu venir, enfin semble-t-il.

Les plans de relance justifient la survalorisation ambiante

Ce qui est troublant, c’est qu’une nouvelle – et brutale – vague de liquidation est survenue ce mercredi 7 avril, qui plus est sur des titres dont le newsflow n’est pas particulièrement défavorable et sont bien installés dans une tendance haussière. Certains investisseurs trouveraient-ils ces valeurs soudainement surévaluées ?

Selon M. Dimon, ils ont probablement tort et le niveau de valorisation -très élevé – des actions pourrait se justifier par le coup de booster que les plans de relance en cours d’adoption vont insuffler à l’économie américaine à horizon 2023.

Et si la croissance du PIB américain atteint effectivement 6,4% en 2021 et près de 4% en 2022 puis en 2023, comme le prévoit le FMI, avec une inflation supérieure à 2,5%, un rendement de 2% sur le taux à dix ans (contre 1,66% ce mercredi) signifierait que le loyer de l’argent se situe à l’instant 450 points de base en-dessous du « taux neutre » (moyenne de la croissance + inflation cette année). Il s’agirait là d’un record historique et le même constat vaut pour le taux à dix ans, avec un différentiel instantané de 280 points.

Il ne serait donc pas surprenant que le S&P500 sorte de sa zone de congestion actuelle (visible sur le graphique ci-dessous) par le haut, au-delà des 4 120 points, la dernière résistance identifiable). A moins que les faillites de fonds spéculatifs avec des leviers de 10 sur les actions et de 100 sur les cryptomonnaies ne se mettent à imploser en série, pour des raisons qui nous échappent, sachant que les niveaux de valorisation échappent depuis longtemps à la raison !

Mais en admettant que les raisonnements absurdes qui ont cours aujourd’hui se perpétuent six mois de plus, au rythme actuel, l’objectif pour le S&P500 se situe mécaniquement au-delà de 5 000 points.

S&P500 large caps index

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

1 commentaire

  • Avatar BollYogi dit :

    Merci Philippe,
    pour votre « coming out »; la 1 ere analyse graphique publiée en votre nom depuis quelques années que je vous suis….
    Et le moins qu’on puisse dire , c’est que vous envoyez du lourd ! Amha,une vue plus LT, voire TLT, serait plus parlante…
    Alors, qu’en pensent les confrères John Lee et Matthieu Lebrun, de cette poussée possible vers 5000 …? D’ICI QUAND?

    Merci
    Arno

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