Le S&P500 a donné un signal de cassure. Mais l’indice rebondira-t-il ? Ou va-t-il plonger ? Gilles Leclerc cible pour vous les supports potentiels. Il ne sont plus qu’à une portée de main. Il explique où ils se cachent et quelle est la méthodologie à suivre.
Vendredi dernier, le S&P500 a donné un signal de cassure d’un support majeur qui – si vous avez suivi nos analyses à ce sujet – apparaît sur plusieurs unités de temps.
Cassure ou fracture ? Ce sera sans doute en fonction de comment la FED présentera les choses suite à la réunion du FOMC (Federal Open Market Committee) qui se terminera mercredi. Les craintes des marchés d’action étaient que la poussée de l’inflation n’oblige la FED à remonter ses taux directeurs plus de 4 fois dans l’année.
Si la cassure d’une tendance telle que celle qui est en train de se faire sur le S&P500 se confirme cette semaine, elle aura pour conséquence une augmentation de la volatilité et surtout un changement de stratégie de la part des intervenants.
Explications :
Dans une tendance haussière – comme celle du canal orange qui apparaît sur le graphe mensuel ci-dessus –, la « stratégie » (un bien grand mot) consiste schématiquement à acheter les creux et autres consolidations, puis de placer un stop de protection (au cas où…) et ensuite de laisser porter ses positions.
Par contre, quand une tendance est cassée, le marché part normalement en « range » pendant au moins un premier temps. Et cela change tout.
Concrètement, en sortant de la tendance, le marché va dans un premier temps « plomber », souvent assez violemment. Les investisseurs vont « laisser filer » jusqu’à un niveau où ils vont trouver un support – qui provoquera un rebond – tout au moins dans un premier temps.
C’est un premier rebond sur la zone de support qui déterminera le bas du « range ». Une augmentation des volumes devra se manifester. Dans un premier temps, elle sera du fait rachats de positions short des vendeurs. Le tout rapidement suivi par un retour des volumes acheteurs.
Le principe étant de laisser filer le marché sans intervenir (à l’achat) et surtout de ne pas anticiper quoi que ce soit. Le tout en travaillant proactivement, c’est-à-dire d’essayer de cibler quelles peuvent être ces zones de support afin de s’y préparer. Si le marché décide de stopper sa glissade dans la zone desdits supports, que les volumes sont de retour et que des signaux techniques positifs de votre indicateur préféré se valident sur des vues court terme.
Facile à dire, nettement moins facile à faire… mais c’est ce que je vais tenter de partager avec vous aujourd’hui.
A priori, la première zone de soutien sur le S&P500 se situe vers 4 300 points, soit à peu près à 2% des cours de clôture de vendredi dernier.
D’un autre côté, je ne fais que rappeler le constat résultant de l’analyse du 22 décembre.
Pour mémoire, sa conclusion étant :
« Tant que les 4 500 points tiennent, la tendance haussière restera préservée. Seule la cassure de ces supports [NDLR : les 4 500 points] déclencherait un signal baissier. Et cela déclencherait également un retour probable sur les 4 300 points. Pour réellement rentrer en consolidation, il faudrait alors casser le support d’impulsions des vagues MACD. »
C’est exactement ce qui s’est passé !
Mais pour bien visualiser le mouvement, il faut maintenant passer sur la vue journalière :
Pour être factuel :
- L’accélération s’est produite à la cassure du double support de la zone des 4 500 points (pastille jaune)
- Le tout accompagné par la cassure du support d’impulsion de l’indicateur de tendance MACD (pastille orange)
Le support de la zone des 4 300 points devient de plus en plus probable, car il correspond à la fois :
- A l’objectif de l’épaule/tête/épaule (en noir) qui s’est formée entre temps. Sa ligne d’eau se situait par ailleurs pile… sur les 4 500 points.
- La limite basse de l’enveloppe de volatilité (en vert pointillés passe maintenant elle aussi par les 4 300 points).
- Et pour finir, mais nous l’avions déjà mentionné lors de l’analyse de fin décembre dernier : les 4 300 points sont un support graphique (rectangle vert horizontal).
Conclusion : pour le S&P500 on attendra (sans anticiper) de voir comment les cours réagissent sur la zone des 4 300 points.
Attention, dans ce genre d’accélération baissière, le support peut être malmené, mais alors pour être validé, il doit rapidement faire apparaître une bougie genre « marteau » qui sera accompagné par du volume.
Bonne semaine à tous et surtout prudence sur les marchés. L’analyse technique est une chose, et si les marchés font semblant de ne pas voir la montée des tensions en Ukraine ou encore à Taiwan, les dangers géopolitiques refont surface… et ce n’est pas de bon augure pour la suite.
À mercredi, si tout va bien.
Gilles
J’aimerais sauver tous les banques boursiers en liste rouge