Jamie Dimon, l’emblématique patron de JPMorgan, a prévenu ce week-end les (très riches) participants au gala de l’institut Aspen :
“Vous feriez mieux de vous préparer à des taux de 5% ou plus – la probabilité est plus élevée que ce que la plupart des gens pensent.”
Il évoque naturellement la “référence”, c’est-à-dire le rendement du 10 ans, lequel tutoie les 3% depuis 3 mois, sans parvenir pour l’instant à percer en direction de 3,5%.
Pendant que le 10 ans plafonne, le rendement du 2 ans se rapproche des 2,7%, ce qui a inspiré ce week-end un des membres de la FED de Saint-Louis : James Bullard a ainsi déclaré qu’une inversion de la courbe (indicateur avancé d’une potentielle récession) “l’inquiétait”.
FED : vers un resserrement monétaire ?
Jamie Dimon et James Bulllard sont donc aux antipodes. Alors, qui aura raison ?
Beaucoup donneront tort à Jamie Dimon au moins sur un point : le patron de “JPM” estime que des taux passant de 3% à 5% ne feront pas dérailler les marchés (“qui ont encore deux ou trois ans de potentiel de hausse), mais qu’au-delà de 5%, les affaires se corsent.
S’est-il suffisamment interrogé sur le poids des intérêts de la dette pour les entreprises et le budget fédéral si le rendement du 10 ans atteint seulement 3,5% ?
Et quid du coût de portage de encours de positions à terme à effet de levier sur les actions, les produits de taux, le Forex ?
Les cryptomonnaies, une arnaque pour le PDG de JPMorgan
Jamie Dimon a profité de son auditoire trié sur le volet pour leur rappeler que les cryptos, c’est de « l’arnaque », et qu’il n’avait “aucun intérêt” dans le bitcoin… et il semble appeler de ses vœux une fermeture pure et simple de ces marchés par les gouvernements, du fait de leur incapacité à les contrôler.
Et c’est justement le pari des crypto-fans et la raison du succès des “altcoins”: les gouvernement peuvent toujours succomber à la tentation d’interdire ce qu’ils ne contrôlent pas (comme d’habitude), mais ils ne peuvent tout simplement pas “fermer” ces marchés-là, c’est concrètement impossible.
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