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Rexel : la plus opéable des valeurs françaises ?

By 3 mars 2025No Comments

Rexel est un acteur français de la distribution de matériel électrique, qui opère également dans les énergies renouvelables. Présent à part égale en Europe et à l’international, le groupe dispose de plus de 1 950 points de vente dans 19 pays et emploie plus de 27 000 personnes. Coté à la Bourse de Paris, il fait partie des valeurs les plus opéables actuellement…

 

Le cycle de baisse des taux d’intérêt de la BCE rend l’argent de nouveau peu cher pour les entreprises. Elles retrouvent, depuis quelques mois, des capacités de financement qui leur permettent d’emprunter pour investir.

Alors que la croissance européenne est en berne, et que de nombreux secteurs souffrent de surcapacité de production, la manière la plus efficace et la plus rapide de faire croître son activité est, pour un grand groupe, de mener des opérations de rachat.

Rien de plus simple, en effet, que de sortir le chéquier pour acheter une activité déjà établie. La tentation est d’autant plus grande qu’avec un coût de l’argent qui a quasiment diminué de moitié depuis septembre 2023, il est devenu facile de trouver des cibles dont la rentabilité est supérieure aux coûts d’emprunt.

C’est dans ce contexte que nous devrions voir se multiplier les OPA dans les prochains mois. L’année a déjà commencé fort puisque, dès le début du mois de février, le brésilien BWGI a dévoilé un projet d’OPA sur Verallia alors qu’il détient déjà près de 29 % du capital de la société.

Pour les investisseurs particuliers, pas question bien sûr de lever des centaines de millions d’euros pour procéder à des rachats d’entreprises. Mais il est possible de profiter de ces grands mouvements de capitaux en se positionnant judicieusement sur les entreprises les plus à même de faire l’objet d’offres d’achat.

En effet, les acheteurs sérieux proposent des primes substantielles sur le cours de Bourse de leur cible afin de convaincre les actionnaires de céder leurs titres. Se positionner à temps sur des valeurs dites « opéables » permet de viser, en un temps très court, des rendements à deux chiffres.

Mais pour que cette stratégie soit gagnante, il faut éviter un écueil trop fréquent : celui des entreprises mal en point qui se feront racheter à bas prix. C’est pour cette raison que le fait de « jouer » les OPA est un exercice délicat qui consiste à trouver des valeurs à la fois rentables, peu chères, et ni trop grosses ni trop petites pour pouvoir intéresser des acheteurs.

Nous avons, à la Bourse de Paris, l’une de ces pépites : l’entreprise Rexel. Elle a d’ailleurs déjà fait l’objet d’un projet d’OPA l’été dernier – preuve que le dossier coche toutes les cases.

 

Rexel_cours_030325

 

Evolution du cours de Rexel sur cinq ans. Le dossier est solide, la valeur intrinsèque importante, et sa qualité est reconnue par les marchés. Infographie : TradingView

 

 

Choisir les bonnes valeurs en évitant les « value trap »

Une OPA, qu’elle soit amicale ou hostile, reste un moment de rapport de forces entre acheteurs et vendeurs. L’alignement des intérêts entre les actionnaires n’est pas toujours évident, et les situations sont d’autant plus floues que les administrateurs de la cible font parfois l’objet de pressions de la part de l’acheteur potentiel pour apporter leur soutien à des opérations menées à vil prix.

Les conflits d’intérêts sont nombreux dans les meilleurs des cas, et les choses se compliquent encore lorsque les entreprises visées connaissent des difficultés passagères.

L’acheteur a alors tout intérêt à laisser passer le temps pour que les dettes se creusent, que les comptes s’affaiblissent, et que le cours de Bourse de la cible s’effondre. Juste avant que les dégâts ne deviennent irréparables, il peut alors acquérir sa proie pour une bouchée de pain.

C’est ainsi que nous avons vu, ces dernières années, se multiplier les OPA défavorables aux actionnaires historiques. Même si les rachats ont eu lieu avec des primes à deux chiffres par rapport aux derniers cours de Bourse, les baisses des mois précédents étaient si importantes que la majorité des actionnaires ont dû sortir du dossier en perte. En réalité, seuls ceux qui ont eu de la chance (ou des informations d’initiés) ont pu se placer juste avant l’annonce de l’OPA et être gagnants dans l’opération.

 

Rexel_Europcar_cours_avant_OPA_030325 

Evolution du cours de l’action d’Europcar avant son OPA. La prime de 29 % fait bien pâle figure face aux pertes passées.

 

Autant dire que, à moins de compter sur sa bonne étoile ou de s’adonner au trading sur informations privilégiées (ce qui est un délit puni de cinq ans d’emprisonnement), jouer les OPA des valeurs en difficulté est une stratégie perdante.

En revanche, miser sur les dossiers opéables en bonne santé permet de viser des plus-values importantes tout en bénéficiant du temps qui passe. Le groupe Rexel permet de mettre en place ce type de stratégie.

 

Rexel : vrai succès de l’après-Covid

Rares sont les industriels qui ont pu à la fois faire le gros dos pendant la pandémie et continuer leur croissance une fois nos économies revenues à la normale. Ceux qui, en prime, sont sortis indemnes de l’épisode inflationniste se comptent sur les doigts d’une main.

Le groupe Rexel, spécialisé dans la distribution de produits électriques, a réussi cette prouesse. Travaillant à la fois sur les marchés de l’industrie, de l’habitat et du tertiaire, il a pu compenser le ralentissement du secteur du bâtiment par des investissements dans la transition énergétique.

Du fait de son excellente diversification, il a vu son chiffre d’affaires passer de 12,6 Mds€ en 2020 à 14,7 Mds€ en 2021, avant de bondir à 19,2 Mds€ en 2023.

Sa diversification n’est d’ailleurs pas que sectorielle, puisque son chiffre d’affaires est réparti à part égale entre l’Europe et le reste du monde.

 

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Ventilation géographique du chiffre d’affaires de Rexel. Source : Rexel

 

Rexel est à la distribution ce que TotalEnergies est à l’énergie : un groupe certes français, mais aussi parfaitement positionné pour profiter de la croissance de l’économie mondiale.

Autre avantage : avec une capitalisation boursière de moins de 8 Mds€, il s’agit d’un poids plume pour les grands fonds d’investissement internationaux.

Au mois de septembre dernier, le milliardaire Brad Jacobs a ainsi tenté un coup de poker en annonçant une OPA sur Rexel par le biais de son entreprise QXO. L’offre d’achat a été immédiatement rejetée par le conseil d’administration, qui a unanimement jugé la proposition injuste par rapport à la valeur de l’entreprise et son potentiel.

A l’époque, QXO avait pourtant mis sur la table pas moins de 8,4 Mds€. Une somme encore supérieure à la valorisation boursière actuelle du groupe, alors que les chiffres annoncés depuis ont été bons (662 M€ de résultat net en 2024) et que le coût de l’argent a significativement baissé entre temps.

A moins de 27 € le titre, les actionnaires sont en droit d’espérer une offre de rachat autour des 32 €, soit une prime de 18 %. En attendant, ils seront satisfaits de posséder et conserver les actions Rexel qui servent un rendement de plus de 4,5 % par an.

Etienne Henri

Etienne Henri est titulaire d'un diplôme d'Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l'industrie pétrolière, puis l'électronique grand public. Aujourd'hui dirigeant d'entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l'intérieur les opportunités d'investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.

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