Tout comme les autres indices européens, le CAC 40 est reparti à la baisse en ce début de semaine, après deux déclarations qui font s’éloigner l’espoir d’une baisse imminente des taux d’intérêt de la BCE.
Lors de notre dernier pointage sur l’indice parisien en début de semaine dernière, nous avons évoqué un creux atteint le vendredi 5 janvier. Depuis, si une phase de rebond technique contestataire a bel et bien eu lieu, le fait est que sur une semaine glissante, le mouvement de reprise alors constaté aura surtout été d’ordre technique. Avec, depuis hier, un regain de faiblesse.
La faute à deux sorties de membres de la BCE, en l’occurrence Joachim Nagel et Robert Holzmann.
Si le premier a indiqué qu’il était prématuré de parler de baisse de taux, ce sont surtout les propos du second qui ont surpris.
Lors du Forum économique mondial de Davos, le président de la Banque Centrale autrichienne a jeté un pavé dans la mare en évoquant la possibilité qu’aucune baisse de taux de la BCE ne suive cette année.
Même si l’homme est connu pour être le premier des faucons de l’institution monétaire, la tonalité hawkish a surpris. Car auparavant, le débat sur le calendrier de la détente monétaire n’était pas de savoir « si » mais uniquement « quand » la première réduction du loyer de l’argent allait avoir lieu cette année.
Dans le même temps, le marché prenait connaissance de statistiques décevantes (en l’occurrence d’une contraction de 0,3 % du PIB en Allemagne l’an dernier). Résultat : un effet ciseau qui a plombé les indices. Par ailleurs, il faut dire que l’absence de Wall Street hier (clos pour cause de Martin Luther King’s Day) n’a rien arrangé en termes de volume.
CAC 40 : la tendance est à la poursuite du repli
Graphiquement parlant, la formation de sommets descendants à court terme se confirme sur le CAC 40 (cf. flèches rouges ci-dessous).
Et, alors que Wall Street avait raccroché ses sommets de la fin d’année, l’incapacité de l’indice parisien à franchir sa résistance oblique (visible en noir ci-dessous) incite à maintenir un biais prudent.
D’un point de vue chartiste, une figure de consolidation en drapeau ascendant était en formation (visible en pointillés noirs ci-dessus).
Ce genre de structure ayant statistiquement un rôle de continuation de tendance, étant donné le sens d’entrée dans la structure (en baisse donc durant l’impulsion de la première semaine de janvier), une poursuite du repli reste à l’œuvre vers les zones de retracement de Fibonacci.
Celle des 50 % a ma préférence, d’autant qu’elle coïncide avec une zone d’overlap non négligeable, c’est-à-dire la zone des anciens points hauts du début de l’automne 2023 (cf. rectangle jaune ci-dessus).
Anciennement résistances, ces niveaux devraient, depuis leur franchissement, voir leur rôle se renverser et faire désormais office de support.
A l’inverse, seul un franchissement de la résistance descendante préalablement évoquée redonnerait du baume au cœur aux investisseurs européens en ce début d’année.