La première banque de la zone euro s’apprête à établir un record historique. Eric Lewin revient sur la situation de BNP Paribas.
9,5 Mds€, une progression de 34,3% sur un an et un record historique… L’exercice 2021 a été de grande qualité pour la première banque de la zone euro. BNP Paribas se permet même de dépasser de 16,1% les chiffres de 2019, c’est-à-dire avant la pandémie.
Dans le détail, le produit net bancaire a progressé de 4,4% à 46,2 Mds€ tandis que le coût du risque a quasiment été divisé par deux à 2,9 Mds€… Le ratio de solvabilité très suivi par la communauté financière s’établit à 12,9%. De quoi satisfaire les actionnaires de la banque avec un dividende unitaire de 3,67 € par action, ce qui offre un rendement très acceptable de 5,6% aux cours actuels.
L’idée est de continuer sur cette lancée en distribuant chaque année 60% des résultats.
Les objectifs 2025 restent ambitieux avec la volonté de réaliser une croissance annuelle moyenne du PNB de l’ordre de 3,5% avec une progression du résultat net de l’ordre de 7%. Jouable dans la mesure où la récente cession de Bank of The West à BMO a rapporté 16,3 Mds$ ou encore 1,72 fois la valeur de l’actif net, ce qui est un très bon deal.
Et maintenant en 2022 ?
Curieusement, l’action BNP Paribas a réagi assez bizarrement à ces chiffres avec une hausse limitée de 0,5% et même une baisse de 3% en séance… Peut-être ce mouvement est-il dû à la légère déception liée à la banque de financements et d’investissements sur le quatrième trimestre.
En fait, les revenus des activités de marché ont baissé de 24,6% sur cette période en raison notamment d’un contexte difficile sur les marchés de taux.
Il est bien évident qu’une remontée des taux, si elle est bénéfique pour les activités de détail avec une reconstitution des marges, est plus compliquée pour les marchés obligataires avec des pertes en capital.
Mais si BNP Paribas n’a pas explosé mardi lors de la publication des comptes annuels, c’est également parce que la valeur vient de gagner 49% en l’espace d’un an.
D’ailleurs, prenons l’exemple d’Oddo…
Le célèbre broker vient d’augmenter son objectif de cours sur la valeur, passant de 71 à 74 € alors que la valeur vaut déjà 66 €. Le titre n’est pas cher comme l’ensemble du secteur bancaire avec une décote par rapport à des capitaux propres de l’ordre de 79 € ou encore un PER de 9…
Mais il faudrait d’autres catalyseurs pour que l’action reprenne le chemin d’une franche hausse… comme le retour des fusions transfrontalières que les analystes appellent de leurs vœux.
Le « must » est la Deutche Bank , de 5E pour 56 E .