Après un certain nombre d’échecs technologiques, la réalité virtuelle (ou VR) se démocratise. Adoptée par les jeunes générations amatrices de gaming, elle s’impose désormais dans le monde de l’entreprise grâce aux innovations de Meta et de Microsoft. Un coup d’accélérateur qui pourrait bien profiter aux pépites du secteur…

 

 

Il est probable qu’avant la pandémie, vous n’ayez jamais entendu parler d’entreprises comme Zoom (vidéo-conférence), Slack (messagerie instantanée professionnelle) et Teladoc (télémédecine).

Le Covid-19 a définitivement changé notre façon de travailler, de jouer et d’interagir.

Ces entreprises relativement jeunes nous ont aidés à nous adapter aux contraintes sanitaires et à rester productifs même lorsque nous étions bloqués à la maison. Depuis, je suis devenu – comme beaucoup de personnes qui travaillent – un utilisateur quotidien de Zoom et de Slack.

Ces logiciels représentent une partie tellement importante de ma vie professionnelle que je ne sais pas comment j’ai pu m’en passer auparavant.

Mais les mastodontes de la tech Meta (NASDAQ : META) et Microsoft (NASDAQ : MSFT), se projettent bien plus loin en termes d’innovation.

On parle de la réalité virtuelle depuis des années. L’idée que nous interagissions dans des mondes virtuels en 3D remonte à des décennies, lorsque certaines des premières itérations du concept, rudimentaires comparées aux normes actuelles, ont émergé dans les années 1990.

Mais le hardware [équipements qui composent nos PC, tablettes et smartphones, NDLR] ne cesse de s’améliorer, tout comme les applications qui le rendent utile. Nous pourrions tout à fait assister à une adoption de masse de cette idée qui relevait autrefois de la science-fiction.

Ce genre de basculement ne serait pas une nouveauté.

 

Des échecs à foison, puis un incroyable succès…

Dans les années 1990, plusieurs entreprises ont tenté de concrétiser le concept d’ordinateur de poche communiquant à écran tactile. Même Apple a essayé – mais échoué – avec son appareil Newton.

Et ce n’est que dix ans plus tard que l’ensemble des technologies – écrans tactiles sensibles à haute résolution, puces plus puissantes et communications sans fil plus rapides – a rendu la chose possible. Apple a été le premier à combiner ces avancées dans un seul appareil portable.

Les sceptiques étaient nombreux lorsque Steve Jobs a présenté l’iPhone pour la première fois, mais le smartphone a été rapidement accepté, copié, et est devenu une plateforme informatique et de communication qui a changé le monde.

A terme, on peut s’attendre à ce que ce processus d’adoption se reproduise pour les appareils de réalité virtuelle, mixte ou augmentée.

La société de Mark Zuckerberg a misé son avenir sur les mondes virtuels. Quitte à changer de nom pour passer de Facebook à Meta, afin de refléter son orientation vers le métavers, un univers en 3D ressemblant au monde réel dans lequel les utilisateurs interagiront.

Cette semaine, Meta a présenté une nouvelle version de sa technologie VR avec un nouveau casque appelé Meta Quest Pro.

La dernière itération du Graal que cherche Mark Zuckerberg depuis qu’il a racheté la société de RV Oculus en 2014 pour 2 Mds$, est plus légère et plus petite, avec des graphismes et un confort améliorés. Ses capteurs sont non seulement en mesure de suivre votre position corporelle, mais peuvent également lire et afficher vos expressions faciales sur un avatar 3D dans l’espace virtuel.

Comme son nom l’indique, le nouveau dispositif VR de Meta est destiné à un usage professionnel (il faut avouer qu’il est commercialisé à 1 800 €). Mais Meta a décidé d’aller encore plus loin pour faire pénétrer le métavers dans le monde de l’entreprise.

 

Meta + Microsoft, le partenariat imparable

Bien qu’il soit un concurrent acharné de Meta via sa propre gamme de dispositifs Hololens, Microsoft a conclu un partenariat avec Meta, ce qui signifie que les travailleurs utilisant le logiciel de collaboration Teams, pourront utiliser le Meta Quest Pro.

 

C’est bien la preuve que Meta souhaite modifier sa stratégie pour faire entrer le métavers dans nos usages professionnels. En effet, le nouveau matériel de Meta fonctionnera avec Office et ses applications (Teams, Excel, PowerPoint, etc).

Mais, ne vous inquiétez pas, le gaming gardera évidemment une bonne place puisque vous pourrez utiliser le Meta Quest Pro avec la plateforme de jeu Microsoft Xbox.

Comme je l’ai mentionné, Microsoft travaille sur sa propre gamme de dispositifs VR/MR/AR. Il s’agit donc d’un cas de collaboration entre concurrents qui ne durera qu’un temps.

Mais tous les grands acteurs de l’industrie s’efforcent d’extraire toutes les performances possibles des appareils que vous pouvez porter confortablement, et les projets de Google et d’Apple aboutiront bientôt à des produits grand public que les consommateurs pourront acheter.

 

Quelques pépites de la VR à suivre…

Tout cela fait partie des changements majeurs qui se produisent dans le domaine de la technologie, des changements qui créeront de nouveaux marchés et de grandes opportunités d’investissement.

La réalité virtuelle a été annoncée comme la prochaine grande nouveauté pendant des années… mais nous nous rapprochons du moment où elle deviendra enfin une réalité technologique et commerciale.

Vous vous souvenez sans doute de RTFKT, société spécialisée dans la création d’avatars et d’équipements virtuels qui a défrayé la chronique fin 2021 lorsqu’elle a été rachetée par Nike.

En France, il existe plusieurs entreprises reconnues positionnées sur le secteur. Comme par exemple la startup Mado XR qui a fait parler d’elle début octobre puisqu’elle a conçu l’avatar de la chanteuse Aya Nakamura pour son concert virtuel dans le jeu Fortnite. Ou encore Oddity VR qui a créé une application de réalité virtuelle révélatrice de personnalités et de talents, très utile pour les cabinets de recrutement et les entretiens d’embauche en entreprise. Vous l’aurez compris, les potentialités de la VR sont infinies.

Dans quelques années, il se pourrait que je vous écrive pour vous dire que je ne sais pas comment nous avons pu vivre autrefois sans la réalité virtuelle.