La crise ukrainienne pourrait bien redistribuer les cartes. Mathieu Lebrun en a conscience et s’interroge : qui sera le grand gagnant sur les marchés ?
Avec les tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie qui sont encore montées d’un cran mardi matin après l’incursion des troupes de Vladimir Poutine dans l’est de l’Ukraine, les indices boursiers mondiaux vacillent.
A l’inverse, certains actifs « alternatifs » ne sont pas en reste et franchissent conjointement d’importants niveaux de résistance.
Sur le forex tout d’abord, la paire USD/RUB (c’est-à-dire le dollar contre le rouble russe) vient de pousser cette semaine, sur de nouveaux plus hauts (cf. cercle rouge ci-dessous).
Une guerre accentuera l’inflation
Idem sur le front des matières premières. Si le pétrole – le baril de Brent plus exactement – a tutoyé le cap des 100 $ mardi, c’est le cas du blé qui m’inquiète.
L’Ukraine et la Russie sont en effet parmi les premiers producteurs et exportateurs mondiaux de la matière agricole. Donetsk et Lougansk, les deux régions du Donbass, produisent près de la moitié de production de blé d’Ukraine. Le marché craint qu’un enlisement de la situation ou qu’un conflit entre les deux pays ne perturbe l’offre… d’où des prix qui accélèrent depuis une semaine en franchissant de leur résistance horizontale noire ci-dessous.
Autre commo, cette fois sur le front des métaux industriels/précieux : le Palladium.
La Russie représente en effet près de 40% de la production de ce métal, très présent dans le secteur automobile puisque présent dans la fabrication des pots catalytiques.
Or, si hier les premières sanctions internationales à l’encontre de la Russie semblaient « mesurées », cela n’empêchait pour autant pas les cours de pousser au-delà de leur résistance horizontale noire ci-dessous.
Preuve là encore de la fragilité du contexte actuel…