La pandémie mondiale et la politique zéro-Covid de la Chine ont fortement incité les entreprises et les Etats à revoir leurs stratégies de production de semi-conducteurs. En Europe comme aux Etats-Unis on privilégie la relocalisation des usines sur le territoire national et le protectionnisme économique. Des mesures assumées qui pourraient avantager les cours de Bourse de certains acteurs du secteur.
Nous vous avons déjà énormément parlé des semi-conducteurs, au fil de nos articles.
Ces minuscules composants technologiques sont si cruciaux pour les produits électroniques grand public, les voitures, l’électroménager, les équipements militaires avancés et bien d’autres choses, que la pénurie de l’an dernier a provoqué d’énormes soucis dans bon nombre d’entreprises.
Il n’y a pas si longtemps, cette pénurie mondiale de puces provoquait des ravages au sein des chaînes d’approvisionnement partout dans le monde. Les fabricants de produits électroniques innovants peinaient à suivre le rythme de la demande, et les délais de livraison s’allongeaient. Les experts estimaient que nous ne serions pas tirés d’affaire avant 2023.
L’ère post-pénurie
Mais en fin de compte, cette pénurie de puces n’a été un problème majeur qu’au cours des deux ou trois premiers trimestres de 2022. Alors que le reste du monde se débattait avec l’inflation, les conflits géopolitiques et d’autres choses encore, elle s’est lentement résolue d’elle-même.
Et je suis assez optimiste en ce qui concerne l’avenir.
Les semi-conducteurs ont fait l’objet d’un regain d’intérêt en raison de nouveaux évènements. En effet, les Etats-Unis et leurs alliés envisagent de prendre leurs distances avec les usines situées en Chine, pays où il devient de plus en plus difficile de faire des affaires.
Les problèmes posés par les confinements liés au Covid et le détournement de propriété intellectuelle notamment ont poussé beaucoup d’entreprises et de pays à rapatrier la production des semi-conducteurs sur leurs territoires nationaux. C’est notamment le cas en Allemagne avec le projet de construction d’une usine de puces à Dresde.
En ce qui concerne les Etats-Unis, cette démarche a culminé avec l’adoption de la loi CHIPS Act par les deux principaux partis américains. Cette loi prévoit d’offrir plus de 50 Mds$ en financements et subventions aux spécialistes des puces, afin de construire de nouvelles usines sur le sol américain, d’embaucher et de former des professionnels.
Aujourd’hui, nous allons commencer à observer de quelle façon cet argent sera utilisé…
Un protectionnisme assumé
Mardi dernier, le Département américain du commerce a officiellement lancé le processus de demande de subventions accordées pour la production de semi-conducteurs, conformément à la loi CHIPS Act.
Ce processus de demande et de répartition des financements aura valeur de test, pour la politique industrielle américaine.
La réussite de ce programme dépendra de la capacité du gouvernement à définir la marche à suivre pour tout le secteur des semi-conducteurs issu des Etats-Unis.
Pour le moment, on dirait que c’est bien parti. Le Département du commerce a déclaré qu’il instaurerait des exigences afin de garantir que les milliards de dollars du contribuable soient employés efficacement.
De plus, il a précisé qu’il ferait preuve de vigilance afin de s’assurer que les financements soient conformes aux objectifs de sécurité nationale en vue de contrer les avancées technologiques de la Chine.
Dans le cadre de cette vigilance, les sociétés qui souhaitent recevoir de l’argent au titre du CHIPS Act devront partager une part de leurs profits avec le gouvernement, tout en réduisant les programmes de rachat d’actions et les versements de dividendes.
Même si une grande partie de cette démarche vise à construire des usines, il va également falloir mener une gigantesque campagne de recrutement. Après tout, les usines ne tournent pas toute seules. (Du moins pas encore).
Etant donné le grand nombre d’ouvriers qualifiés nécessaire pour lancer la production aux Etats-Unis, le CHIPS Act accordera probablement des capitaux supplémentaires pour recruter cette main-d’œuvre.
Mais cet argent sera attribué sous certaines conditions.
Les grands gagnants sont déjà connus
Pour commencer, les entreprises devront faire tourner leurs usines avec du personnel syndiqué. Ensuite, la loi exige que les entreprises utilisent du fer et de l’acier produits aux Etats-Unis pour la construction des usines, et qu’elles offrent également des solutions de garde d’enfants abordables aux salariés.
Manifestement, si les entreprises veulent obtenir une part des capitaux accordés par le gouvernement américain, elles devront franchir un certain nombre d’obstacles.
Toutefois, je pense que les avantages seront supérieurs aux inconvénients, au bout du compte.
Les entreprises qui construiront ces nouvelles usines pourront non seulement augmenter leur production mais également gagner quelques bons points aux yeux du gouvernement et des citoyens américains en rapatriant la production sur le territoire national.
Même si ce n’est pas grand-chose en apparence, en tant qu’entreprise, avoir le gouvernement américain de votre côté peut offrir toutes sortes d’avantages.
Lorsque ces capitaux vont commencer à être dépensés, je pense que certains acteurs majeurs du secteur des semi-conducteurs américain en bénéficieront énormément.
Et c’est donc une période exaltante, pour investir dans certains acteurs de la production de puces.
Voici pour rappel quelques-uns des acteurs phares du secteur : Nvidia Corp. (NASDAQ : NVDA), Taiwan Semiconductor Activités (NYSE : TSM) et Advanced Micro Devices Inc. (NASDAQ : AMD).
Et si l’on considère le rôle crucial que jouent les semi-conducteurs au sein de presque toutes les technologies ET l’énorme effort produit par les gouvernements du monde entier en vue d’augmenter la production, le potentiel de hausse est très important, à mon avis, dans ce secteur.
Enfin, j’adorerais avoir votre avis sur la question.
Avez-vous des réflexions ou des questions urgentes sur le secteur des semi-conducteurs ?
Pensez-vous que renoncer à produire en Chine est une bonne décision ?
Envoyez-moi un mail à la-redaction-tech@publications-agora.fr pour me le dire.
Pour un avenir radieux !
Ray Blanco
Pour Moi , surtout vu le contexte mondial actuel,Il est évident qu’il vaille mieux avoir chez soi , toutes les ACTIVITES ESSENTIELLES & ne pas être sous le dictat d’un pays qui ne vous veut pas nécessairement du bien pour vous fournir ou pas ce qui peut vous manquer