Sommes-nous aux prémices d’une phase baissière sur les marchés actions ? Certains signaux sont en tout cas de nature à interpeller en ce sens notre expert Mathieu Lebrun.
Cela faisait plusieurs mois que le présage d’Hindenburg n’était plus apparu sur mes écrans. En cette fin d’hiver, un certain nombre d’indices plaident cependant pour son grand retour et je ne suis manifestement pas le seul à m’en être aperçu.
Pour rappel, l’une des caractéristiques majeures de ce phénomène, signal à mes yeux nécessaire pour valider un certain nombre de scénarios baissiers, consiste en l’émergence d’une importante disparité de comportements des valeurs. Or, vous l’aurez peut-être constaté ces jours-ci, si le CAC40 a aligné hier une troisième séance consécutive de hausse, les géants américains de la tech, au premier rang desquels Amazon, Apple et Tesla, évoluent pour leur part sur des plus bas annuels, avec des configurations techniques souvent à risque comme le montrent les trois graphiques ci-après
Leurs valorisations historiquement élevées tendent à l’être proportionnellement davantage encore compte tenu du renchérissement récent du taux sans risque. A contrario, les financières (bancaires et assureurs) ainsi que les valeurs pétrolières (prudence tout de même ici avec la réunion de l’OPEP qui se tient ce jeudi) profitent de la vive remontée des taux longs et de l’éventualité d’un retour de l’inflation, au point d’évoluer quant à eux sur des plus hauts de 52 semaines.
Zoom inquiète
Qui plus est, certaines réactions boursières observées ces jours-ci ne me disent rien qui vaille. Je pense en particulier au spécialiste des services de téléconférence Zoom, qui a fait état lundi après Bourse de comptes ayant littéralement explosé les attentes des analystes, dont l’action était attendue en hausse de près de 8%, mais a terminé la séance de mardi en territoire négatif et a encore décroché de plus de 8% hier soir !
Il semblerait donc que certaines publications, même de grande qualité, ne soient désormais plus suffisantes pour être achetées.
Last but not least, sur le Nasdaq en lui-même, une large structure de retournement en épaule-tête-épaule visible sur ce quatrième graphique pourrait bien nous signifier que la baisse ne fait potentiellement que de commencer…