Il y a 48 heures à peine, Etienne Henri nous faisait part de ses doutes quant à la stratégie de long terme de Toyota. A plus court terme, Ray Blanco estime, lui, que le constructeur japonais a eu le nez creux en se concentrant sur la motorisation hybride, quand tous ses concurrents se jetaient à corps perdu sur le 100 % électrique. Lequel de nos deux experts aura les arguments les plus convaincants ? La parole est à Ray Blanco…
Il y a encore un an, il semblait certain que l’adoption des véhicules électriques (VE) serait massive.
Aux Etats-Unis, elle a bondi sous l’impulsion des mesures très incitatives prises par le gouvernement, tant pour les constructeurs que pour les usagers. Et – avantage non négligeable – passer à un véhicule électrique permettait d’échapper à la hausse des prix de l’essence.
Les ventes de véhicules électriques ont augmenté de 65 % en 2022, notamment parce que les constructeurs automobiles ont tout fait pour présenter de nouveaux VE aussi vite que possible.
Mais désormais, en 2023, et bien que l’adoption des VE progresse encore, les constructeurs freinent des quatre fers.
Véhicules électriques : la baisse des marges
Ford reporte un investissement de 12 Mds$ dédié aux VE, et marque une pause dans la construction d’une nouvelle usine de batteries pour VE. General Motors retarde d’un an le lancement des versions VE de ses pickups Silverado et Sierra, et renonce également à l’objectif de produire 400 000 VE d’ici mi-2024.
Même Tesla – leader incontesté du secteur – retarde la construction de sa gigantesque usine (« gigafactory ») à Monterrey, au Mexique.
En effet, bien que la popularité des VE s’accroisse encore, la demande n’est pas à la hauteur des investissements réalisés par ces entreprises.
Les constructeurs de VE ont dû réduire activement les prix, au détriment des profits, afin d’alimenter la croissance des ventes.
Pour atteindre les objectifs élevés fixés par le gouvernement Biden – notamment que 2/3 des véhicules vendus aux Etats-Unis d’ici 2032 ne produisent aucune émission carbone – les taux d’adoption doivent augmenter de manière spectaculaire, et non chuter.
Les constructeurs ne sont pas prêts à sacrifier les profits très longtemps, et ils ne peuvent pas non plus baisser davantage les prix, le prix de vente moyen d’un VE ayant chuté de près de 10 000 $ depuis le début de l’année.
Prix de vente moyen d’un véhicule électrique en 2023
Et le plus rageant, peut-être, pour les VE, c’est que les consommateurs ont trouvé une meilleure solution.
Un heureux compromis
Comme le disait le poète antique Publius Syrus : « Qui fait, en se hâtant, deux choses à la fois ne fait bien ni l’une ni l’autre ».
Et il n’y a pas si longtemps, on avait l’impression que Publius, Elon Musk et les adeptes du tout électrique avaient bien raison.
En effet, les VE ont fini par surpasser les hybrides, alors que les Américains plébiscitaient cette alternative aux voitures roulant entièrement à l’essence.
Mais le scénario s’est inversé en 2023.
L’inflation ayant réduit le revenu disponible pour acheter un véhicule neuf, et les taux d’intérêt faisant grimper les coûts de financement, les consommateurs ont de moins en moins envie de payer le prix fort pour des véhicules électriques.
Au contraire, les voitures et les pickups dont le prix est inférieur à 50 000 $ se vendent bien plus vite que ceux dont le prix dépasse cette barre.
Séjour moyen d’une voiture en concession avant d’être vendue (en jours)
Plus de 50 000 $ vs Moins de 50 000 $
Et qui a vu cette tendance arriver à votre avis ?
Toyota.
Alors que tout le monde considérait que c’était un mauvais pari, le constructeur japonais a lourdement misé sur les hybrides, quand tous les autres constructeurs se ruaient sur les aides d’Etat et sur ce qui ressemblait à un marché des VE en plein essor.
Mais à présent Toyota crie victoire, avec des profits qui ont plus que doublé au troisième trimestre 2023, par rapport à ceux de 2022, sous l’impulsion d’une progression de 41 % de ses ventes de véhicules hybrides conventionnels, et de près de 90 % de ses hybrides rechargeables.
Les clients sensibles à l’écologie semblent heureux de réduire les émissions de carbone sans totalement les supprimer, si cela signifie qu’ils n’auront pas à s’inquiéter du manque de carburant au cours d’un long déplacement, ou, plus important, de ne pas pouvoir rembourser leurs mensualités.
Dans ce cas, au moins, ce compromis est la meilleure solution.
Alors, quelle sera la suite selon vous ? Les véhicules hybrides de Toyota ont-ils encore un avenir ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires !
A ce jour l’Hybride est de loin la meilleure solution….et a encore un bel avenir
Lorsque les adaptations technologiques seront assez avancées, le moteur à hydrogène remplacera les hybrides. La batterie comme tampon est transitoire, me semble-t-il.
Les véhicules hybrides permettent de résoudre le problème d’automie des véhicules électriques mais coûtent plus cher avec 2 moteurs, l’un thermique et l’autre électrique sans bénéficier des avantages des véhicules électriques: puissance à bas régime, automatique, silence de fontionnement, simplicité du moteur électrique et entretien moindre. Vivement une amélioration et une baisse de prix des batteries
Bien sûr c’est évident, seul ceux qui ont deux véhicules dont un électrique pour la ville, et l’autre hybride ou diesel pour les plus grand trajets sont sur la bonne logique.
hybride non rechargeable puis hydrogène dans quelques années semble la meilleure solution pour la planète et pour les portefeuilles
quand on réalise que pour changer une batterie sur une TESLA par exemple coute 18 000 euros, je doute du bel avenir de l’electrique!!
Vivement que l’on trouve des solutions par l’hydrogéne
Et si l’electricité pour recharger la voiture est produite par des énergies fossiles ,on a fait que déplacer le problème.
Encore faut il aussi que la production d’electricité soit suffisante si toutes les voitures du monde entier devaient rouler a l’electrique !!!
Mais qu’avez vous tous avec l’hydrogene !!
Le rendement est tellement mauvais qu ‘il n’a aucun avenir à part pour les engins de chantier, les trains, ….
Quand l’éléctrique aura fini sa standardisation industriel (dans 5 à 10 ans) il n’y aura plus aucun concurrent dans aucun des criteres : prix au kilometre, pas de maintenance, meilleur vieillissement, rationalité des réparations, bruit, comfort, rapidité de recharge, …
Le pétrole etant jusqu’en 2008 une énergie « gratuite » aucune techno ne pouvait rivaliser mais aujourdh’ui l’énergie qui est dispo partout sur la planete est l’éléctricité !!!
Cela me parait tellement évident que je ne comprends pas l’acharnement dans anti électriques ….
Le VE est une fausse bonne idée. Excepté en milieu urbain très pollué et pour ceux titillés et séduits par le couple et la puissance d’un moteur électrique. Son bilan avec ses centaines de kilos de batteries chargées de cobalt, de lithium et autres métaux rares laisse pantois si l’objectif est la préservation de la planète. Et si Toyota n’a pas suivi cette fausse rupture technologique ce n’est pas pour rien. L’Hybride Toyota est bien plus convaincant, bien plus mature, et in fine moins impactant pour la planète. Toyota avait les diesels les plus performants, les plus fiables, les plus économiques or il les arrêtés avant l’heure de la sanction politique. Il ne s’était pas trompé sur cette décision marketing incroyable. Sur le VE vs l’hybride il ne se trompe pas plus, et Toyota va sans doute plus loin en s’ouvrant à l’hydrogène. Mais là ça coince encore coté des producteurs embarqués sur un hydrogène gris. Mon opinion est donc qu’il faut faire confiance à Toyota et sa stratégie marketing court et long terme.