Mathieu Lebrun déplore l’implication des politiques dans la Bourse. Leurs déclarations, souvent inopinées, bouleversent les cours afin de favoriser leur pays et léser les autres…
La séance d’hier n’a pas été de tout repos. Il faut dire que les chiffres de l’emploi américain du mois de septembre ne seront publiés que demain et que bon nombre de « gros » actifs ont dû s’en remettre aux dernières déclarations politiques, plus ou moins inopinées.
Hier après-midi, le S&P 500 trébuchait de près de 1,5% à la mi-séance. Mais rassurez-vous, l’indice élargi américain a finalement terminé dans le vert, bien aidé par Mitch McConnell qui a reporté la question du plafond de la dette américaine à décembre.
La sphère des matières premières – et plus précisément le gaz naturel – a également été chamboulée. La raison ? Vladimir Poutine.
Un scandale à la russe ?
En effet, l’envolée des cours du gaz ces derniers mois a fait les affaires du géant Gazprom, et le président russe a joué l’apaisement mercredi dernier en assurant qu’il allait augmenter ses approvisionnements à destination de l’Europe. Dans le but de réduire la facture du consommateur, en freinant la pression haussière sur les prix.
Ni une, ni deux, l’impact sur les marchés ne s’est pas fait attendre : les cours trébuchant de près de 10% (cf. cercle noir).
Et enfin, le dernier revirement plus ou moins impromptu, sur le front du pétrole maintenant. En début de semaine, à l’issue de la réunion de l’OPEP+, l’assemblée a confirmé une hausse de la production de seulement 400 000 barils par jour en novembre, conformément au calendrier annoncé en juillet dernier. Le baril de WTI avait accéléré à la hausse en direction des 80 $.
Mais, là encore, c’était sans compter sur la sphère politique.
Dans ce cas précis, on remerciera Jennifer Granholm, la secrétaire américaine à l’Energie, qui a fait refluer les cours, en évoquant la possibilité que les Etats-Unis puisent dans leurs réserves stratégiques d’or noir pour faire retomber la pression haussière des cours. Couplé à l’annonce d’une hausse des stocks hebdomadaires de Brut, cette annonce a fait reculer de près de 3 $ le cours de l’or noir (cf. flèche rouge ci-dessous).
En d’autres termes, si vous voulez réussir facilement en Bourse, soyez un politique !