Depuis janvier 2022 le secteur de l’énergie ($XLE) s’est offert la première place du podium parmi tous les autres secteurs. Pourtant, il est peu probable que le pétrole poursuive sa tendance haussière.
Le secteur de l’énergie est l’un des seuls secteurs à tirer son épingle du jeu cette année, pendant que le S&P500 abandonne près de 18% depuis début 2022.
Si l’on établit une comparaison avec les valeurs liées aux semi-conducteurs, la surperformance est de près de 80%.
Nous pouvons constater depuis ce début d’année une réelle rotation sectorielle, au profit d’un secteur qui a été sous-performant durant de nombreuses années. Une chose est sûre, le réveil fut brutal pour ce secteur qui enflamme désormais la bourse.
Cette surperformance est-elle amenée à durer ?
Le pétrole, actuellement en porte-à-faux
Avant même l’invasion de l’Ukraine, le pétrole tirait tout de même profit d’une tendance relativement porteuse.
Suite à cet événement et avec l’implication importante de la Russie dans les exportations de pétrole mondial, le pétrole s’est apprécié de plus de 46% sur son pic.
Une tendance qui est en train de se calmer avec les inquiétudes économiques qui menacent la demande de pétrole mondial.
Le pétrole est désormais pris en porte-à-faux entre les diverses ruptures d’approvisionnement qui font flamber ses prix et un ralentissement économique causé en partie par l’inflation la plus importante depuis les années 1980.
D’un point de vue purement technique, le pétrole est actuellement impliqué dans une importante zone de consolidation.
Sa rupture par le bas entraînerait un important mouvement : il semble actuellement peu probable que le pétrole poursuive sa tendance haussière au vue des éléments à notre disposition.
Pic inflationniste ?
D’après ce graphique mettant en avant les divers composants de l’inflation sur un horizon de temps mensuel, nous pouvons observer que l’énergie ne figure pas dans la hausse de l’inflation du mois en cours.
Il reste cependant encore trop tôt pour se prononcer réellement là-dessus, mais la tendance semble s’inverser.
D’un côté, le ralentissement économique (provoqué en grande partie par la hausse de l’inflation et les politiques restrictives des banques centrales) pourrait suffire à faire pression sur le prix du pétrole qui, comme nous l’avons vu précédemment, se situe dans une importante zone de consolidation qui ne demande qu’à trouver sa résolution.
De l’autre, les tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie viennent accentuer les ruptures d’approvisionnement en pétrole et participent mécaniquement à la hausse des prix du baril de pétrole en réduisant l’offre ; la demande reste quant à elle inchangée.
De plus, un dollar haut est un facteur baissier pour le pétrole. Il laisse présager un resserrement des conditions financières mondiales dans les mois à venir, entraînant une destruction de la demande.
Cependant, le ratio Risque/Gain ne serait pas en faveur d’une continuation des cours du pétrole.
En effet, après un rallye en ligne droite depuis les plus bas COVID de plus de 1000%, la tendance a de fortes chances de décélérer et d’entraîner une rupture du support des 95$ sur le Brent.
Avis personnel : les éléments à notre disposition me permettent d’émettre un avis baissier sur cette classe d’actifs qui a pourtant surperformé le marché durant près de 6 mois.
Nous sommes donc sur un potentiel pic inflationniste sur le secteur de l’énergie. Il n’est plus vraiment intéressant d’un point de vue risque/gain de privilégier ce secteur sur les marchés.
Il conviendrait plutôt de le sous-pondérer.
Bravo pour cet article