Dernièrement, les matières premières et les commodities étaient dans un canal très favorable… jusqu’à mercredi. Philippe Béchade remarque qu’on a pu atteindre les niveaux du super-cycle des matières premières…
Vous connaissez bien évidemment l’indice « Commodity Spot » ? C’est un panier de 23 contrats à terme englobant la plupart des commodities, en gros l’énergie, les métaux et les matières premières agricoles.
Bref, ce mercredi matin, l’indice « Commodity Spot » de Bloomberg a atteint un sommet historique de 516,5 points, dépassant ainsi ses sommets de 2008 et 2011, établis pendant le super-cycle des matières premières.
Ce record coïncide avec l’inscription de deux nouveaux records annuels – et sur 3 ans – sur le pétrole Brent. On atteint les 83,45 $ à Londres et les 79,75 $ sur les NYMEX (WTI).
Le contrat à terme sur le gaz naturel (échéance novembre) subit une correction supérieure à -10% vers 5,74 $, alors qu’il venait d’inscrire un record historique ce mercredi matin vers 11h à 6,50 $.
La fin d’un cycle haussier ?
En tant qu’investisseurs européens, nous regardons le « CRB » (Lyxor Commodities Refinitiv/CoreCommodity) – qui agrège les mêmes composants, libellé en euro. Son cours se tient encore à quelque distance de ses records absolus : à 19,25, il égale au dixième de pourcentage près son zénith des 19,38 de début avril 2015 (contre 9,2 au plus bas fin mars 2020). C’est la plus forte hausse linéaire des vingt dernières années !
Contrairement au « Commodity Spot », il reste encore à plus de 20% de ses sommets de la décennie : il gravitait vers 23,2 en juillet 2012… Mais à court terme, il vient de matérialiser une accélération de type « FOMO » (ou « mode panique ») qui signe le plus souvent la phase finale d’un cycle de hausse, sous forme d’un mouvement parabolique.
Le meilleur exemple reste celui du gaz. Ce dernier avait pris +66% en sept semaines : il avait doublé depuis mi-juin 2021, et surtout quadruplé depuis mi-juin 2020. Souvenez-vous, il partait de 1,50 au moment de la sortie des confinements du printemps.
Le premier support dont pourrait bénéficier le gaz coïncide avec l’ex-zénith des 5,5 de la mi-septembre, puis l’ex-zénith de mi-novembre 2018, niveau identique au récent support des 4,80 des 20, 21 et 22 septembre 2021.
En ce qui concerne le baril de « WTI », alors qu’il avait plus que doublé de valeur depuis les 38 $ du 6 octobre 2020 (il retombe sur 76 $ ce jeudi), il pourrait consolider jusque sur 70 $ sans pour autant quitter son canal ascendant moyen terme.