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Matières PremièresOr et matières premières

Le pétrole explose…

By 26 août 2021janvier 23rd, 2023One Comment

Tous les vacanciers l’ont remarqué et vous n’avez pas pu le louper : le prix du pétrole a explosé. Après des négociations serrées entre l’OPEP et les grandes institutions financières début juillet et le grand chassé-croisé de l’été, la tendance haussière ne semble pas s’arrêter. Décryptage avec Philippe Béchade.

 

Les français déjà rentrés de vacances ou ceux qui s’apprêtent à le faire en cet ultime week-end du mois d’août auront une mauvaise surprise en passant à la pompe. En effet, l’écart de coût d’un plein sera d’autant plus significatif que les congés auront été plus longs.

Cela se joue à 2 ou 3 centimes le litre ! Et cela poursuit cette tendance latente depuis plus d’un an et demi.

Mais, si nous excluons les niveaux surréalistes d’avril 2020, le hasard veut que les cours du pétrole au 25 août 2020 aient atteint un zénith de 45 $. Le baril de pétrole testait alors ce qui s’avéra être une zone de résistance. Il faudra attendre le 24 novembre 2020 pour qu’elle soit surmontée. Et hasard du calendrier, cela s’est produit 15 jours après les annonces de lancement de vaccins par Pfizer, puis Moderna.

De plus, le plus haut niveau testé fin août 2020 coïncide exactement avec ce « gap » de rupture baissier historique de -7 $ ouvert le 6 mars 2020. Rappelez-vous, ce 6 mars 2020 : le lendemain d’un week-end de panique générale sur tous les actifs supports d’instruments dérivés.

Le comparatif est donc très pertinent à 12 mois d’intervalle, jour pour jour : de 45 $ à 71,5 $, la hausse est de +60%.

Un compromis bancal et une reprise en « V » pour le Brent

A 76 $ le 7 août, la hausse du « Brent » sur un an était de +70% : les compagnies pétrolières se sont régalées cet été. La culmination des cours a coïncidé avec le grand chassé-croisé des congés estivaux.

Quant à la vague de chaleur sans précédent de juillet/août qui a fait suffoquer l’hémisphère nord – tout en épargnant la France (ceux qui séjournent au nord de la Loire s’en souviendront) – a provoqué une surconsommation d’énergie pour alimenter les climatisations.

Début juillet, le 5 précisément, c’est aussi le moment qu’avait choisi l’OPEP pour ne pas parvenir à un accord sur la hausse de la production lors du sommet. Rassurez-vous, si vous avez suivi l’affaire, vous savez qu’ils ont trouvé un compromis – un peu bancal – le 17 qui rajoutait 0,4 million de barils/jour.

Ce sera le rythme de hausse mensuelle appliqué à partir d’août 2021 jusqu’à l’élimination progressive de l’ajustement de production de 5,8 millions de barils/jour. Ce qui devrait prendre à ce rythme une bonne douzaine de mois…

Toutefois, l’OPEP se réserve de revoir à la hausse ou à la baisse ses quotas à partir de décembre 2021, en fonction de l’évolution du marché et des performances des pays participants.

Les grandes institutions comme le FMI, l’OCDE ou la FED se montraient très optimiste sur la croissance mondiale début juillet. Ils tablaient en effet sur plus de 6% de croissance. Chiffre qui a été repris à son compte par Bruno Lemaire concernant la France dans le cadre de l’université d’été du MEDEF ce 25 août.

Dans le contexte actuel, si cette augmentation de 6% est bien au rendez-vous, le baril n’a pas fini de grimper. Il vient de tester ce plancher du 20 mai à 65 $ avec une précision algorithmique.

La reprise en « V » qui se dessine devrait déboucher sur le test imminent des 71,6 $, l’ex-résistance des 11 et 12 août.

En cas de franchissement, le « Brent » pourrait s’en aller tester l’ex-support des 73,3 $ des 7 et 15 juillet dernier.

Mais l’hypothèse la plus intéressante pour les acheteurs serait le franchissement de la résistance oblique qui gravite vers 74,5 $, débouchant ainsi sur le retracement du zénith des 77,2 $ du 5 juillet.

Un gain de 8% par rapport aux cours actuels sur des contrats à terme. C’est certainement très supérieur aux perspectives de gain sur des bons du Trésor dont le rendement est bien trop faible par rapport à l’inflation ou des indices boursiers qui – certes – battent des records historiques presque tous les jours depuis le 5 août à Wall Street.

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

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