Le blocus du Canal de Suez a révélé la pénurie de semi-conducteurs qui frappe le secteur automobile. Depuis, l’industrie dérape. L’occasion pour notre expert Mathieu Lebrun de voir une opportunité.
Sous pression jusqu’à la fin mai, le secteur automobile a sous-performé ses pairs en Europe.
En effet, nous subissions depuis plusieurs mois une pénurie de semi-conducteurs. Ce manque de composants électroniques a tout simplement conduit bon nombres de constructeurs automobiles de premier rang – de Daimler à Volkswagen – à ralentir leurs cadences de production. Ou tout du moins, à avertir le marché que les ventes risquaient d’être impactées si cette situation persiste.
Un peu dans le même principe qu’Airbus, cette « onde de choc » s’est logiquement répercutée sur les équipementiers automobiles comme Plastic Omnium, Faurecia ou encore Valeo. En conséquence, ce contexte tendu a ramené ce genre de dossier à proximité de zones d’achats potentiels à moyen terme (cf. pointillés noirs sur mon graphique hebdomadaire de Valeo ci-dessous).
Ainsi, en ce début juin, je me demande si cela n’offrirait pas une bonne fenêtre de tir pour se placer à l’achat.
Ralentissement pour les équipementiers
Un autre problème de taille vient s’ajouter à cela : les équipementiers. Leurs comptes risquent d’être pénalisés par un effet ciseau défavorable.
Si l’on prend comme base de comparaison le printemps 2020, il est certain que leurs ventes vont rebondir. En effet, nous avons pu observer qu’après le premier confinement, les chiffres des ventes de véhicules neufs avaient flambé en Europe. Effet favorable qui s’était poursuivi hier encore si l’on en croit les chiffres des immatriculations de véhicules neufs le mois dernier en Europe.
Pour autant, la reprise actuelle a conduit à une flambée des cours des matières premières, notamment industrielles comme le plastique ou l’aluminium.
Le secteur patine et cela s’en ressent. Si l’on admet ici, qu’aucune entreprise automobile ne peut superformer Tesla ou Elon Musk en terme de gestion, il faut bien comprendre qu’en l’absence de répercussion directe auprès de leurs clients (les constructeurs automobiles), cela risque de se ressentir dans leurs trésorerie.
Dès lors à l’instant « T », même si mon cœur balance un peu à l’idée de valorisations redevenues plus abordables dans le segment, je vais dans l’immédiat privilégier la prudence. D’autant plus que le secteur automobile est actuellement en plein test d’une zone de résistance horizontale critique (cf. rectangle grisé + flèches rouges sur mon graphique hebdomadaire ci-dessous).
La route à parcourir s’annonce sinueuse pour le secteur…