Véolia lance une offre hostile à 8 Mds$ sur les 70,1% du capital du Suez qu’il ne détient pas.
Antoine Frérot (PDG de Véolia) prend acte du refus de Suez de discuter d’un rapprochement qualifié d’inacceptable et d’une manœuvre de rachat déloyale.
Le gouvernement a aussitôt fait part de sa désapprobation : Bruno Lemaire va saisir les autorités de marché alors que Véolia aurait trahi ses engagements auprès de Bercy.
Il ajoute : « Vous ne pouvez pas réussir une opération de cette importance contre le consentement de tous les acteurs du dossier » (salariés de Suez, clients institutionnels et usagers… et désormais l’Etat).
Le tribunal des référés de Nanterre a par ailleurs bloqué l’opération – sur la forme – dès ce matin… mais ça n’arrêtera pas l’OPA, pas plus que le gouvernement d’ailleurs.
La partie est loin d’être terminée pour Véolia qui s’engage délibérément dans un marathon judiciaire : afin d’échapper au veto des autorités de concurrence, Véolia a choisi de céder Suez-Eau-France à Meridiam qui conserverait cette structure pour 25 ans, de telle sorte qu’il ne resterait à terme même pas la moitié des actifs rachetés par Véolia, et peut-être pas plus d’un gros tiers.
Le titre Suez reste de marbre et cède même un peu de terrain ( 0,5% vers 17€), preuve que les marchés ne s’enthousiasment pas pour l’offre de Véolia ni n’anticipent de surenchère dans un avenir prévisible.