Cette fin d’année est décidément riche en OPA et autres opérations financières dans le monde des petites et moyennes capitalisations. Un phénomène largement commenté sur les plateaux de télévision par Eric Lewin, qui voit d’un bon œil ce retour des deals.
Il était évident qu’avec une valorisation en moyenne 15 % inférieure à celle du private equity, les small et mid caps allaient voir tourner autour d’elles de nombreux prédateurs.
Regardons par exemple les fonds Blackstone… Ils viennent de déposer une OPA sur SII à 70 € contre un dernier cours coté de 52,30 €. Une sacrée prime qui ne m’étonne pas, dans la mesure où j’avais intégré ce spécialiste de la recherche et développement externalisée dans le portefeuille de mon service MicroCaps Fortune, avant de vendre la valeur avec une belle plus-value.
Ce type de société avec croissance organique et rentabilité proche des 10 % a tous les atouts pour intéresser des fonds d’investissement.
Et ce n’est sans doute pas fini. Il me semble que sur ce secteur, des entreprises comme Neurones dans les services informatiques, Micropole dans la business intelligence ou encore It Link dans l’électronique embarquée pourraient faire l’objet d’offres d’achat sans doute amicales, puisqu’il y a généralement peu d’opérations hostiles dans le monde du numérique.
OPA : attention aux mauvaises surprises
D’autres secteurs sont également en proie à la concentration.
Regardez par exemple l’opération financière sur Clasquin. Elle concerne un spécialiste des prestations d’ingénierie en transport aérien et maritime, avec plus de soixante bureaux implantés dans le monde. L’action a pris plus de 45 % en l’espace d’une séance, après qu’on a appris que le fondateur de Clasquin, en l’occurrence le dénommé Yves Revol, était entré en négociations exclusives avec l’armateur italo-suisse MSC pour lui céder son bloc de contrôle, représentant tout de même plus de 42 % du capital… Avouez que c’est également un très beau deal pour les actionnaires existants.
Bien sûr, il y a parfois des déceptions en matière de prime, mais elles ne sont pas légion. C’est ainsi par exemple qu’Adeunis, le spécialiste de l’IoT ou Internet des Objets pour les puristes, va être racheté par Webdyn, filiale de Flexitron. Mais le prix est simplement de 0,175 € contre un dernier cours coté de 0,6 €. Certes, un complément de prix peut apparaître si un certain montant de chiffre d’affaires est atteint, mais il ne pourra pas dépasser 0,224 €. Cela donne un prix maximum d’OPA de 0,3990 €… En fait, l’acquéreur doit recapitaliser sa cible en injectant de nouveaux fonds, d’où bien sûr ce prix a minima…
Il y a également d’autres deals en cours comme les discussions entre Europlasma et Adomos en vue d’un rapprochement, mais très franchement, au vu de l’historique de ces sociétés basées sur des financements ultra dilutifs, je n’ai pas envie de m’étendre sur cette opération financière que je qualifie de fusion « de la dernière chance ». Je ne regarde pas du tout les deals à OCABSA, vous le savez bien.
Travail sérieux. Beaucoup de bons résultats et peu d’échecs.
Merci pour ces tuyaux.