Plombées par un manque criant de liquidité, les petites valeurs souffrent énormément en Bourse. Cependant, elles pourraient bien trouver leur salut dans les opérations de fusion-acquisition, puisque fonds d’investissement et grands groupes profitent de cette période compliquée pour mettre la main sur les petits dossiers les plus prometteurs…
Comme l’expliquait parfaitement mon collègue Eric Lewin dans son intervention sur BFM Business en fin de semaine dernière, le segment des small et mid caps demeure très en retard par rapport aux big caps notamment.
Une résorption de cet écart implique des effets de rattrapage, c’est-à-dire des mouvements de hausse qui peuvent passer par des opérations capitalistiques ; des OPA par exemple.
Hier matin, nous avons pris connaissance d’une nouvelle opération de la sorte, en l’occurrence ici une offre dans le secteur des renouvelables en Europe.
En effet, le Français Antin Infrastructure Partners (FR0014005AL0 – ANTIN) propose de racheter l’intégralité du capital de la société espagnole d’énergies renouvelables Opdenergy (ES0105544003 – OPDE) pour 866 M€.
Avec un prix de 5,85 € par action, cela matérialise une prime de plus de 45 % sur le précédent cours coté. Ce sur quoi le marché s’est logiquement ajusté hier matin (cf. encadrés jaunes ci-dessous).
Dans ce genre de situation, vous avez toujours ce que j’appelle un effet « d’onde de choc » sectoriel qui se met en place : des homologues du secteur sont ainsi recherchés/ramassés alors que les termes de l’opération peuvent mettre en lumière des valorisations attractives et/ou des sous-valorisations.
Rien que la semaine dernière par exemple, Keyrus, une entreprise de services du numérique, faisait l’objet d’une offre de la part de BNP Paribas Développement. Par effet ricochet, cette annonce avait conduit un titre comme IT Link (FR0000072597 – ALITL) à être ramassé (cf. encadré bleuté + flèche rouge ci-dessous).
Pour en revenir au deal annoncé sur Opdenergy, un mouvement sectoriel s’est ressenti notamment sur La Française de l’Energie (FR0013030152 – FDE), qui en réaction bondissait de plus de 7 % hier midi (cf. ci-dessous).
Dans l’idée d’une comparaison sectorielle, quand on jette un œil sur les derniers agrégats du groupe espagnol, on voit que la société affiche des taux de croissance supérieurs (même si ceux de la Française de l’Energie dépassent aussi les 100 %).
Mais quand la Française est, elle, déjà bénéficiaire (cf. résultat net avec l’encadré jaune ci-dessous) …
… la société espagnole reste malgré tout encore déficitaire au premier trimestre 2023 ; même si les pertes se résorbent (cf. l’évolution du premier trimestre 2022 au premier trimestre 2023 avec les encadrés jaunes ci-dessous).
Par équivalence, on peut alors légitimement se dire que la valorisation actuelle de 242 M€ de la Française de l’Energie paraît « raisonnable » en comparaison des 866 M€ de valorisation de sa consœur espagnole, étant donné les termes de l’OPA.
CQFD avec la hausse de 7 % de la Française de l’Energie hier matin (cf ci-dessous).
Et à l’image du rachat de Biocorp par Novo Nordisk également, les biotechs devraient elles aussi suivre le mouvement (cf. le rachat de Chinook Therapeutics par Novartis tout juste hier).