Dans cette analyse graphique, Philippe Béchade se penche sur le cas du Nikkei. L’indice phare de la Bourse de Tokyo pourrait bien surperformer ses pairs européens et américains dans les semaines à venir…
Le Nikkei a longuement plafonné sous les 28 820 points – du 14 au 25 janvier –, un niveau qui constitue en fait un véritable seuil clef, avant de décrocher de 28 750 vers 27 650 points en à peine 48 heures… puis de reprendre 1 000 points en trois séances. L’idée sous-jacente de ce vif regain de forme est que le marché japonais présente le meilleur ratio potentiel de croissance/PER des valeurs cotées.
Par conséquent, il disposerait d’une marge de progression plus importante que ses homologues du Vieux Continent, en sus d’être bien moins cher que Wall Street.
Cette soudaine hausse s’explique cependant aussi par les injections de liquidité de la PBOC (la banque centrale chinoise), alors que des rumeurs de tensions sur le niveau de certaines entreprises circulait depuis quelques jours…
La vigueur des places européennes et new-yorkaise a fait le reste, et la Bourse de Tokyo n’a finalement même pas tressailli à l’annonce d’une prolongation de l’état d’urgence du 7 février au 7 mars dans l’archipel.
Un zénith de 30 ans en ligne de mire
En reprenant 3,5% en ligne droite, le Nikkei a comblé en un temps record le gap resté béant au-dessous de 28 542 points le 27 janvier… et pris à contrepied nombre d’oscillateurs qui venaient de se retourner à la baisse, ce qui semblait confirmer un épuisement des acheteurs et une amorce de correction à moyen terme sous les 28 850 points. Par ailleurs, cette résistance ne s’est pas matérialisée au hasard puisqu’elle correspondait au report d’amplitude d’un corridor situé entre 20 200 et 24 330 points (de septembre 2017 à février 2020).
Tout l’enjeu consiste désormais à valider le franchissement du zénith de 30 ans des 28 822 points du 25 janvier. Le Nikkei pourrait refuser l’obstacle et ensuite rechuter vers les 28 342 points, avant de combler le gap resté béant au-dessus de 27 625 points depuis le 7 janvier.
Toutefois, l’hypothèse privilégiée serait un maintien au-dessus du petit support des 28 200 points suivi d’un démarrage en direction des 31 000 points, de façon à « rattraper » le Dow Jones, tout en affichant des multiples restant plus raisonnables.