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Nasdaq : le genre de « creux » qui se paye ?

By 24 janvier 2022No Comments

Philippe Béchade s’inquiète. Le Nasdaq chute… de 14% en 14 séances ! Les investisseurs s’étant positionnés avant cette baisse sont ceux qui payent les creux. Et le pire, c’est que cette tendance semble se propager sur les autres indices…

 

La séance des « 3 sorcières » du 21 janvier a été la pire séance d’expiration indicielle mensuelle. Du moins, depuis le 20 mars 2020.

Faut-il y voir un signe… encourageant ?

Ce trou d’air du jour de l’équinoxe du printemps 2020 survenant après une chute de 40% en quatre semaines avait marqué le point d’inflexion haussière le plus crucial des onze dernières années.

Si les écarts enregistrés ces derniers jours n’ont pas grand-chose de comparable, la dynamique baissière semble solidement établie depuis le 3 janvier. Le S&P500 aligne quatre séances de repli consécutives sur 4, lâche 4% hebdo, -7,7% depuis le 1er janvier, le Dow Jones aligne cinq séances de repli consécutif, dont 4 sur 4 à la baisse la semaine dernière, pour -3,9% hebdo, -5,7% depuis le 1er janvier.

Quant au Nasdaq, il a aligné également un 4 sur 4 à la baisse, pour -5% hebdo, -12% depuis le 1er janvier… mais surtout il n’a clôturé en hausse qu’à quatre reprises sur les quatorze premières séances de l’année 2022 et n’a pas fait mieux que 4 sur 18 depuis le 27 décembre dernier.

Le Nasdaq matérialise une série baissière à -14% en quatre semaines, effaçant ainsi tous les gains depuis le 4 juin 2021. Il s’agit d’une correction dont il n’existe aucun équivalent depuis février 2020. Ceux qui ont payé le Nasdaq à 15 000 points (-7%), puis 14 250 points (-12%) commencent à se demander s’il n’est pas temps d’arrêter les frais, parce que « payer les creux » les yeux fermés, ça ne fonctionne plus.

Crypto, CAC40… Alerte maximum !

En revanche, la cote d’alerte est loin d’être atteinte sur le CAC40 !

Il n’a cédé que 1,2% depuis le 1er janvier et -4,2% depuis son zénith des 7 376 points du 5 janvier. Le seuil d’inversion (cassure de la MM200) est en cours de test sur le S&P500 qui lâche -8,7% depuis son zénith du 4 janvier. Le pire n’est pas encore certain, mais si le Nasdaq sert de précurseur, il faudrait placer le curseur sur « alerte maximum ».

Il y a très longtemps que le CAC40 n’avait pas surperformé le Nasdaq de plus de 10% sur une période d’un mois.

Cela faisait très longtemps que le Nasdaq n’avait pas cassé coup sur coup un support aussi important que sa MM200 (15 200 points), puis l’oblique haussière moyen terme (qui gravitait vers 15 000 points), puis le plancher des 14 255/14 270 points des 4 octobre et 19 juillet 2021.

La mécanique haussière implacable de fin janvier à fin novembre 2021 semble s’être retournée, sans que les analystes n’aient donné l’alerte, continuant de s’accrocher à la théorie qu’il faut payer tous les creux tant que les indices US gravitent au-dessus de leur moyenne à 200 jours.

Mais les pertes observées sur les actions la semaine dernière sont quasi anecdotiques en regard de celles subies par des actifs réputés nous mettre à l’abri des folles expériences monétaires des banques centrales et de leurs vertigineuses conséquences inflationnistes. Et ces pertes se sont avérées plus spectaculaires que prévues par les plus pessimistes des crypto-fans.

Après l’épisode correctif un peu inattendu et assez brutal de l’automne (40% du 9 novembre 2021 au 07 janvier 2022), les cryptos allaient prendre leur revanche avec une inflation à 7% aux Etats-Unis, c’était écrit, d’autant que le Bitcoin avait l’occasion de reprendre appui sur les 41 400 $ du 21 au 29 septembre 2021.

Mais au lieu de rebondir, les cryptos ont dévissé de 15% en moyenne depuis vendredi matin.

Sur une semaine, c’est un bain de sang avec -20% sur le Bitcoin à 34 400 $, -24% sur le Cardano, -25% sur le Dogecoin, -27% sur le Binance Coin, -28% sur l’Ethéreum (retombé sous 2 390 $), -38% sur le Solana à 91 $.

Cette réduction massive des « leviers » sur les actifs « à risques » a, cette fois, épargné l’or et l’argent.

Mais en ce qui concerne le CAC40, après la cassure des 7 115 points, ce pourrait être le tour des 6 970 points ou des 6 915 points (ex-zénith du 12 août 2021). Il pourrait très vite être question d’une correction jusque 6 606 points, le « gap » du 12 octobre puis 6 455 points, le plancher du 19 septembre 2021.

Le CAC40 ne ferait alors que s’aligner sur les 14% déjà perdus par le Nasdaq… mais où en sera le Nasdaq avec un CAC40 ayant chuté de -10% par rapport à cette clôture des 7 068 points du 21 janvier ?

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

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