Le Nasdaq va-t-il connaître un été meurtrier ? La question se pose, car après un début d’année dopé par l’intelligence artificielle, l’indice technologique et ses stars, les GAFAM, entrent dans une nouvelle phase qui s’annonce compliquée. Petit ralentissement sans gravité ou tendance franchement baissière, difficile à dire, même si les signaux techniques récents ne sont pas à l’avantage des géants de la tech américaine…
Dans mon dernier article, j’évoquais brièvement mon scénario correctif sur le Nasdaq en ces termes :
« Alors que le Nasdaq a flambé la semaine dernière, et même si je suis vendeur à court terme de l’indice technologique américain dans mon service SMS Cash Alert... »
Il faut dire que les performances récentes de l’indice m’ont donné raison.
Aujourd’hui, quand je vois la situation graphique des géants de la cote américaine (qui sont quasi exclusivement à l’origine de l’envolée du Nasdaq ces dernières semaines), l’ensemble ne me dit rien qui vaille pour ce début d’été.
Car, sans aller jusqu’à envisager un krach, ce genre de situation n’est pas sans rappeler le présage d’Hindenburg (signe précurseur de gros trous d’air sur les indices).
Celui-ci se caractérise par de grosses divergences de comportements entre, d’un côté, une poignée de titres qui inscrit peu ou prou des plus-hauts de 52 semaines, et de l’autre, le gros de la cote qui reste à la traîne (voire inscrit de nouveaux plus-bas annuels).
Or, force est de constater que depuis l’arrachage à la hausse sur l’expiration de juin (séance des quatre sorcières du vendredi 16 juin), plus le temps passe, et plus j’ai cette impression sur le Nasdaq.
Tout d’abord, sur l’indice technologique en lui-même, après l’arrivée dans une zone dure située juste sous les 15 500 points (cf. rectangle bleuté ci-dessous), les cours ont depuis amorcé une phase de correction légitime.
Ce risque de baisse pourrait perdurer, avec une première zone cible située autour des 14 500 points (en retour sur le support oblique ascendant en pointillés noirs + flèches vertes).
Mais la question que je me pose en cette fin juin est surtout de savoir si le mouvement correctif va se limiter à ce seuil. Car la situation technique des poids lourds de la cote US est inquiétante.
Passons-les rapidement en revue
Sur Tesla tout d’abord, comme je le disais dans ma dernière intervention dans l’émission Trade ou pas Trade, les cours arrivaient en ligne droite dans une zone de résistance oblique en contact sous les 280 $. Depuis, les dégradations de brokers suivent en masse. Après Barclays mercredi dernier, Morgan Stanley jeudi dernier puis ensuite DZ Bank, c’était au tour de Goldman Sachs de changer son fusil d’épaule pas plus tard qu’hier, en abaissant son conseil d’ »acheter » à « neutre » sur le titre.
Dans la série « newsflow défavorable », on continue avec Alphabet qui était sous pression hier (lundi 26 juin) plombé par la dégradation du conseil d’UBS passé à « neutre » sur le dossier. Graphiquement ici, un comblement du gap haussier ouvert le 11 mai dernier est désormais en point de mire (cf. cercle jaune ci-dessous).
En parlant de comblement de gap, Meta Platforms a justement commencé à montrer des signes de faiblesse hier, en retour dans la zone haute de son énorme trou de cotation baissier ouvert en février 2022 (cf. rectangle bleuté ci-dessous).
Avec des divergences baissières actuellement en formation (cf. flèche rouge), le risque de rupture du support oblique noir me semble prédominer pour ce début d’été.
On continue dans la série avec Apple. Deux semaines après la présentation de son casque Vision Pro, si le titre parvient à se maintenir sur des records historiques, on sent toutefois bien que la hausse est, depuis, très poussive. Avec, à mon sens, un risque correctif prédominant en sortie par le bas du canal ascendant de court terme (visible en noir ci-dessous).
Dans le même registre, on retrouve également Microsoft qui, depuis l’arrachage à la hausse sur de nouveaux records historiques (cf. rectangle jaune ci-dessous), montre des signes de faiblesse et risque a minima de revenir dans le bas de son canal ascendant grisé.
Last but not least : Nvidia.
Techniquement parlant, on retrouve là encore des divergences baissières actives à court terme (cf. flèche rouge ci-dessous).
Alors que les insiders vendent, comme par exemple Mark Stevens, et alors qu’il n’est visiblement pas le seul membre du Board à le faire…
…un comblement du gap haussier ouvert le 25 mai dernier me semble là encore inéluctable à brève échéance.
Quand on ajoute à tout cela un VIX (indice de volatilité du marché américain aussi surnommé « indice de la peur ») qui, après l’expiration des futures en fin de semaine dernière, reste encore collé sur ses plus-bas, ou certains indicateurs de consensus qui commencent seulement à se détendre un peu en sortant de leurs zones d’excès d’optimisme (comme le AAII ou Fear and Greed Index de CNN), je crains que le phénomène correctif amorcé la semaine dernière soit encore loin d’avoir mangé son pain blanc.
Une bonne chose en perspective pour nos Put pris dans mon service SMS Cash Alert…