Les marchés financiers sont en proie à des comportements inattendus. Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza, les cours de l’or et du pétrole restent étonnamment élevés. Hier, ce sont principalement les valeurs bancaires qui ont redonné confiance à Wall Street grâce à leurs excellents résultats : Wells Fargo a publié des bénéfices en hausse, JPMorgan affiche des résultats record, et Citigroup a dépassé les prévisions de chiffre d’affaires…
Parfois, en Bourse, il faut savoir rester sur le banc de touche (c’est-à-dire ne pas trop s’exposer, ou adapter a minima son money management) quand les mouvements de marché ne sont pas en accord avec ce que l’on anticipait.
C’est un peu mon cas en ce début d’année, car plusieurs actifs ne sont pas franchement là où je les attendais.
Le premier d’entre eux est le pétrole. Malgré le cessez-le-feu obtenu à Gaza, le cours du Brent s’installe confortablement au-dessus des 80 $, et fait donc un retour sur ses sommets de l’été dernier (cf. ellipse orange ci-dessous).
Au-delà du fait que cela risque de ne pas aider les perspectives d’inflation à se détendre, le corollaire immédiat de cet apaisement sur le front géopolitique réside dans une moindre nécessité de se tourner vers des valeurs « refuges ».
D’où, là encore, une relative « surprise » quant au fait que les cours de l’Or se maintiennent à quelques encâblures des 2 700 $.
Surtout quand on observe le niveau des taux longs US, le rendement du 10 ans américain ayant tutoyé les 4,80 % en début de semaine (cf. encadré jaune ci-dessous).
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Normalement, cette tendance n’aurait pas dû faire les affaires de la relique barbare cotée en dollars ; les deux actifs étant historiquement fortement corrélés.
Dont acte. Cette tendance de court terme a au moins le mérite de renforcer mes anticipations haussières de moyen terme sur l’Or au-delà des 3 000 $, anticipations que partage mon confrère Philippe Béchade (d’ailleurs, si vous souhaitez participer à nos lives et bénéficier de nos recommandations, n’hésitez pas à cliquer ici) .
A Wall Street également, comme je vous l’indiquais avant-hier, la structure en « ETE » sur le S&P 500 a pris du plomb dans l’aile.
A noter d’ailleurs que l’on retrouvait également le même genre de construction sur le Bitcoin.
Sur ce dernier, la brève incursion escomptée sous la ligne de cou de la figure ci-dessous (cf. ellipse orange sur la droite du graphique) n’aura donc rien donné.
Wall Street en hausse, poussée par les bancaires
Pour en revenir aux indices, Wall Street a connu hier sa meilleure séance depuis début novembre et l’élection de Donald Trump.
Et le fait est que le catalyseur de la hausse m’a surpris sur l’aspect macroéconomique.
En effet, à 14h30 mardi et hier, nous avions deux statistiques sur le front de l’inflation US (PPI et CPI). Ces deux chiffres n’ont pas révélé de mauvaise surprise.
Maintenant, dans l’absolu, ils ne dénotent non plus un gros ralentissement de l’inflation. Je parlerais donc plus d’une stabilisation haute que d’une franche décrue.
D’ailleurs, la réaction de Wall Street mardi après-midi post-PPI ne me semblait guère engageante, puisque la poussée de 14h30 sur les futures US a été très vite contestée, (cf. rectangle bleuté sur mon graphique intraday ci-dessous).
Ce qui n’aura donc pas été le cas hier post-CPI (malgré une décrue plus marquée du PPI core mardi comparativement à celle du CPI core).
Source : X/ Alexandre Baradez
Mais le salut de la séance d’hier est surtout venu de la microéconomie et du début des trimestriels, avec les financières américaines.
Et pour le coup, ceci expliquant cela (la hausse de Wall Street), difficile de faire la fine bouche.
C’est bien simple : que ce soit Citigroup, JP Morgan, BlackRock, Goldman Sachs ou encore Wells Fargo, elles ont toutes fait mieux que prévu.
Ce jeudi encore, une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les chiffres de Richemont (eux aussi meilleurs que prévu sur la fin d’année), sont également en soutien du secteur du luxe.
Il faut dire que les réactions ne sont pas dans la demi-mesure, comme le montre la hausse de 17 % du titre du géant suisse ce matin à la bourse de Zurich !