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HighTechIntelligence artificielle

Le syndrome de la voiture volante

By 4 septembre 2024No Comments

Connaissez-vous le syndrome de la voiture volante ? C’est un phénomène courant dans le secteur de la tech. Toute nouvelle innovation, à un moment ou un autre, va être considérée comme inutile. Une imposture. Un gadget. L’intelligence artificielle, projetée sur le devant de la scène par ChatGPT, n’échappe pas à la règle… Après l’engouement, la désillusion ? Détrompez-vous.

Au lancement de ChatGPT, le feu a pris immédiatement et s’est propagé partout. C’était comme si l’on avait jeté une allumette dans un puits de méthane.

Soudain, l’IA était présente dans toutes les têtes. La machine de la médiatisation s’est lancée à fond.

Mais, comme pour toute tendance technologique qui fait des étincelles, ses détracteurs sont rapidement entrés en jeu…

Comme il se doit !

Un argument spécifique – le plus populaire – a tendance à surgir dans toutes les conversations : le concept d’adéquation produit-marché (« Product Market Fit »).

« Où est l’adéquation produit-marché ? » disent-ils. « Regardez avec quelle lenteur OpenAI déploie des applications ! Regardez ! Microsoft et Google ‘balancent’ de l’IA dans tout sans avoir un plan précis ! »

Vu de l’extérieur, la réponse à cette question spécifique n’est pas toujours très claire.

Et donc, dans leur esprit, la conclusion est inévitable : « L’IA n’est qu’un engouement passager. De la poudre de perlimpinpin. C’est une imposture. »

Alors examinons ces arguments sous un angle nouveau.

Prenons l’exemple de la voiture volante.

Le syndrome de la voiture volante

Dans son livre intitulé Where’s my flying car? (Où est ma voiture volante ?), J. Storrs Hall étudie en profondeur la déception souvent ressentie quand les promesses futuristes de propulseur dorsal (« jetpack »), de robots de ménage et, oui, de voitures volantes, ne se concrétisent pas.

Beaucoup d’entre nous se souviennent avoir regardé « Les Jetson » en projetant alors que des merveilles technologiques devraient désormais faire partie de notre quotidien.

Mais au lieu de sillonner le ciel à bord de nos aéronefs privés, nous voilà toujours englués dans les embouteillages, et dotés d’appareils électroménagers ayant guère plus de personnalité qu’un grille-pain.

Ces espoirs déçus ont engendré le « syndrome de la voiture volante », phénomène selon lequel les gens vont considérer, à un moment ou un autre, toute nouvelle technologie – qui évoque de près ou de loin la science-fiction –, comme une folie passagère, une imposture, sous prétexte qu’elle n’apporte rien.

De même, selon la loi d’Amara, nous surestimons presque toujours les effets d’une technologie à court terme, et nous sous-estimons presque toujours ses effets à long terme.

Soyons clairs, je ne dis pas que le progrès ne pourrait pas se produire plus vite. Mais une multitude de choses peuvent être vraies simultanément :

  1. A) nous nous trouvons au beau milieu d’une renaissance technologique, témoins de progrès qui redessinent discrètement certains secteurs ;
  1. B) nous souffrons de ce syndrome de la voiture volante tel que le définit la loi d’Amara ;
  1. C) parallèlement, les politiques monétaires et publiques détournent des ressources vers des secteurs inefficients, ce qui entraîne une instabilité et entrave les progrès qui auraient pu accélérer ces voitures volantes et robots de ménage.

Oui, les détracteurs ont raison

Les détracteurs ont raison dans une certaine mesure.

Les produits destinés au consommateur final ressemblent plus à une démonstration de possibilités qu’à un effort ciblé visant à satisfaire des demandes spécifiques du marché.

OpenAI, Google et Microsoft sont allées vite en besogne, pour démontrer la pure puissance de leurs modèles, mais sont plus lents à développer des produits concrets et centrés sur l’utilisateur.

Du point de vue du traditionnel concept d’adéquation produit/marché, on peut considérer que c’est un faux-pas.

MAIS… Ce serait ignorer la globalité du tableau.

Premièrement, l’innovation suit rarement une trajectoire linéaire. Il est courant d’adopter une première approche ouverte, surtout pour les produits de consommation courante.

Deuxièmement, les avancées technologiques débutent rarement avec des applications stupéfiantes destinées aux consommateurs.

Prenons l’exemple d’Internet.

Avant de révolutionner notre quotidien à coups de « www » et de « .com », il a discrètement transformé les communications entre les instituts de recherche et les services gouvernementaux.

Il s’est produit la même chose avec le GPS. Il a été utilisé dans certains secteurs – armée, aviation, recherche scientifique, services de secours, etc. – bien avant de devenir « incontournable » pour les conducteurs de voiture et développeurs d’applications.

Les voies ferrées ont été destinées au commerce bien avant de devenir un mode de transport grand public.

L’électricité n’a pas fait ses débuts dans tous les foyers. Au départ, elle a été utilisée dans l’industrie, pour envoyer des télégrammes et pour l’éclairage public. Et ensuite, seulement, elle est arrivée dans les maisons.

L’IA emprunte une voie similaire.

Même si de médiatiques applications grand public tardent à se concrétiser, l’IA montre déjà – en coulisses – les signes qu’elle pourrait transformer des secteurs tels que l’agriculture, la logistique et l’énergie.

La révolution silencieuse qui se déroule dans ces secteurs ouvre la voie aux progrès qui interviendront plus tard dans le secteur de la grande consommation.

Le boom de l’IA n’en est qu’à ses balbutiements

Certains de ses détracteurs pensent que le succès de l’IA doit être visible et tonitruant, avec un impact immédiat sur les consommateurs, des applications médiatiques et des caractéristiques virales.

Mais la véritable révolution de l’IA intervient en coulisses, dans des secteurs où les processus opérationnels sont transformés d’une façon que les consommateurs n’ont jamais vue.

Et voici la meilleure : cette révolution silencieuse représente une énorme opportunité d’investissement.

Il ne faut pas la bouder.

Chris Campbell

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