C’est un véritable événement, une sorte de révolution culturelle à la BCE, mais qui passe totalement inaperçu dans un contexte de « risk-off » qui booste le marché obligataire.
Si les places boursières européennes ne dévissaient pas de -2,5%, le rendement de nos OAT aurait peu de chance de se détendre vers 0,000% (si, si, au millième près, le score est demeuré positif).
De quoi s’agit-il ?
La BCE se fixe désormais pour objectif un taux d’inflation symétrique dans la zone euro de 2% à moyen terme, et non plus 2% comme « plafond » (elle renonce au niveau « proche de, mais inférieur à 2% »).
Par « symétrique », il faut comprendre « pivot », ce qui signifie que l’inflation pourrait franchir temporairement l’objectif des 2% mais demeurer tolérable dans une perspective de dynamique maîtrisée et de probable retour à la moyenne.
Ce serait donc le 1er volet de la révision des ses stratégies, la première depuis 2003.
Il n’est pas exclu dans ces conditions qu’elle « rebalance » son 1er commandement (la stabilité monétaire) avec une pincée de soutien à la croissance (comme la FED) avec comme excuse toute trouvée que de brusques passages à vide conjoncturels peuvent affecter aussi la crédibilité de l’Euro.
Officialiserait-elle bientôt l’usage des « QE » (la planche à billet, la monétisation des dettes) comme un outil de pilotage classique de sa politique monétaire (ce qui demeure aujourd’hui encore contraire à ses statuts) ?