« Je me suis trompé sur Nvidia ». Voilà comment on pourrait résumer les propos tenus récemment par Stanley Druckenmiller. En 2022, cette figure emblématique de Wall Street avait anticipé la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle et acheté des actions NVDA, quelques mois avant le lancement de ChatGPT. Pourtant, il a vendu ses titres bien trop tôt, manquant ainsi une opportunité majeure. Davis Wilson nous explique les raisons de cette erreur de jugement.
Stanley Druckenmiller est une légende de Wall Street.
Il a été P-DG de Duquesne Capital Management, qu’il a fondé en 1981 puis fermé en 2010, alors que le fonds gérait plus de 12 Mds$ d’actifs.
A l’heure actuelle, il se contente d’investir ses propres actifs qui, selon mes recherches sur Google, représentent près de 7 Mds$.
Druckenmiller a fait des vagues, il y a quelques temps, en révélant qu’il avait vendu sa position sur Nvidia, le géant des puces d’IA.
Cet investisseur aguerri, qui a reconnu qu’il ne savait pas épeler Nvidia, avait acheté ces actions au quatrième trimestre 2022 sur les conseils de son associé.
Il a acheté l’action juste un mois avant qu’OpenAI ne lance son chatbot d’IA, ChatGPT.
Voici ce qu’il a déclaré : « Même un vieux monsieur comme moi a été capable de voir ce que cela signifiait, alors j’ai considérablement augmenté ma position ».
Mais fin mars 2024, il a vendu sa position Nvidia, en indiquant qu’il avait besoin de faire une pause.
Malheureusement pour lui, l’action a progressé de 50 % depuis.
« J’ai commis tellement d’erreurs, au cours de ma carrière d’investisseur », a-t-il déclaré sur Bloomberg, le mois dernier. « Et l’une d’elles est d’avoir vendu toutes mes actions Nvidia… Je n’en ai plus… J’ai fait une grosse erreur, en ce qui concerne l’IA ».
Si je parle de Druckenmiller, c’est parce qu’il vient juste d’acheter une autre action liée à l’IA : Broadcom (AVGO).
Nvidia : retour aux bons vieux fondamentaux
Alors que Nvidia offre de la puissance de calcul et des outils spécifiques à l’IA, Broadcom offre l’infrastructure de base permettant de bâtir l’IA aujourd’hui. Les deux entreprises abordent des aspects différents mais complémentaires de l’écosystème de l’IA.
J’ai été étonné, quand j’ai appris que Druckenmiller avait préféré acheter des actions Broadcom que racheter des actions Nvidia.
En fait, je suis totalement en désaccord avec son postulat, à savoir qu’AVGO est un meilleur achat que NVDA.
Regardez les statistiques concernant ces deux actions.
L’action Broadcom est deux fois plus chère que Nvidia (si l’on se base sur le ratio cours/bénéfices).
La société Broadcom est deux fois moins rentable que Nvidia (si l’on se base sur la marge d’exploitation).
Et les prévisions de croissance de Broadcom sont infimes, cette année et l’an prochain, par rapport à celles de Nvidia.
Remarque : ce tableau ne montre même pas les facteurs qualitatifs qui avantagent également Nvidia, des choses telles que des produits supérieurs, un rempart contre la concurrence, et un monumental carnet de commandes.
Et pourtant, Stanley Druckenmiller, investisseur légendaire, vient de décider d’acheter AVGO au lieu de NVDA.
Désolé, Stanley. Je ne suis absolument pas d’accord.
Pour moi, c’est comme aller au supermarché et payer plus cher un produit de moins bonne qualité.
Quand je choisis des actions, la valorisation et la croissance sont les deux principaux facteurs que je prends en compte.
Car les actions dont la valorisation est plus faible présentent un potentiel de baisse moins important. Et les actions d’entreprises présentant un potentiel de croissance plus élevé ont moins de chances d’être affectées par des évènements extérieurs susceptibles de faire chuter les actions à court terme.
Pour moi, Nvidia est tout en haut de la liste des actifs de grande qualité. Ce qui n’est pas le cas de Broadcom.
Pendant l’interview sur Bloomberg, Druckenmiller a ajouté ceci : « Je pense que Nvidia est une remarquable entreprise et que, si son cours baissait, je me repositionnerais, mais en ce moment, je panse les plaies d’une vente malencontreuse ».
Malheureusement, on dirait bien qu’il a retourné le couteau dans ces plaies, en ayant acheté récemment Broadcom au lieu de Nvidia.
Quant à moi, malgré les avancées notables de la concurrence (comme chez Amazon par exemple), je reste fidèle à NVDA.
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A bientôt,
Davis Wilson
