Philippe Béchade vous alerte : le basculement baissier des indices américains se confirme jour après jour, et ce n’est que le début… La chute du Nasdaq semble sans fin et entraîne le Dow Jones et le S&P500. Faut-il trouver d’autres solutions ?
Le Nasdaq Composite s’était mis en difficulté dès le 12 janvier avec un faux pas de -2,5% (jusque sous 14 800 points)… mais ni le Dow Jones, ni le S&P500 n’avaient déclenché de signal d’alarme compromettant leur tendance haussière moyen terme respective. Le risque de correction demeurait donc circonscrit aux valeurs technologiques les plus vulnérables à une dégradation des conditions monétaires.
Près de 70% des composantes du Nasdaq Composite consolident depuis fin août et au moins la moitié de celles du S&P500 plafonnent ou perdent du terrain, mais cela n’a pas impacté la trajectoire haussière des ETF indiciels, reflétant les bonnes dispositions d’une dizaine de « titans » aux capitalisations s’étageant entre 500 et 3 000 Mds$.
Mais à leur tour, les « titans » apparaissent fatigués depuis une semaine… Ils disposaient d’un week-end de trois jours pour reprendre des forces, mais le sursaut espéré n’est pas venu, ni mardi, ni mercredi [NDLR : les 18 et 19 janvier 2022].
Cela aurait pu avoir peu de conséquences si les premiers trimestriels avaient enthousiasmé Wall Street. Mais ce fut la douche froide, d’abord avec JP-Morgan (-6,3% le 14/01), puis Goldman Sachs (-7% le 18/01), les deux géants avouant que la recherche de nouveaux talents leur coûte de plus en plus cher tandis que leur activité « trading » a souffert du manque de volatilité des marchés au quatrième trimestre.
Et après, les indices européens ?
Les séances de repli s’enchaînent à Wall Street depuis le 4 janvier, sans plus être perçues comme des opportunités d’achat. En effet, le rendement du « 10 ans » américain a résolument franchi le cap des 1,80% le 18 janvier, avec une incursion jusque vers 1,90%, à peine estompée par un léger tassement vers 1,86% ce 19 janvier.
Et la bascule vers un scénario de consolidation moyen terme vient de s’opérer sur le S&P500 avec la cassure des 4 570 points.
Il n’est encore question que d’un signal court terme sur le Dow Jones avec l’enfoncement des 35 640 points.
Et il est encore temps de se couvrir sur les indices « historiques » avant que la dynamique baissière ne s’enclenche pour de bon.
En ce qui concerne le Nasdaq, le voici entré de plein pied en territoire de correction, avec un repli cumulé de -10,5% depuis le récent zénith des 16 212 du 22 novembre : à 14 340 points, l’indice vient d’effacer tous ses gains depuis le 4 octobre et menace désormais le support majeur des 14 255 points, ce qui libèrerait un potentiel de 1 250 points supplémentaires à la baisse.
Sur le S&P500, une accélération des pertes est à redouter sous les 3 510 points, en direction du « gap » des 3 472 points du 13 octobre, puis des 3 400 points du 4 octobre.
Les indices européens ne devraient pas s’en sortir indemnes, mais étant jugés les moins surachetés, ils font preuve pour l’instant d’une résilience un peu inespérées : le CAC40 tient toujours bon au-dessus de son plancher annuel des 7 115 points du 10 janvier.