Selon le CREA (Centre for Research on Energy and Clean Air, une ONG créée en 2019 et basée à Helsinki), les pays européens accélèrent leurs livraisons de gaz russe depuis le déclenchement du conflit en Ukraine le 24 février dernier. La hausse serait de l’ordre de 3% par rapport à mars 2021.
Alors que les hostilités ont débuté il y a exactement 4 semaines, les flux générés par les achats européens s’élèvent à 16,8Mds€ (environ 18,5Mds$). Ils se répartissent entre 10,6Mds€ pour le gaz, 5,77Mds€ pour le pétrole (brut et raffiné) et 0,44Mds€ pour le charbon (destiné à la fabrication de l’acier au carbone essentiellement).
Mais l’estimation du CREA serait très en deçà de la réalité selon Ludovic Subran, l’économiste en chef d’Allianz, puisque l’Europe commanderait pour 0,8Md€ par jour de gaz russe, ce qui, multiplié par les 28 jours du conflit, attendrait environ 22,4Mds€. Il faudrait y rajouter environ 12Mds€ pour le pétrole, soit probablement plus de 35Mds€ d’importations au total, en rajoutant le charbon.
Conclusion : les prix s’envolent alors qu’il n’y a pour l’heure aucune pénurie de « physique » pour ces sources d’énergie… mais les marchés « pricent » déjà un embargo sur les importations de Russie que les américains tentent d’imposer aux européens, pour le plus grand profit des producteurs texans !