Lors de l’annonce de ses résultats trimestriels, HSBC a indiqué par la voix de son directeur général Noel Quinn que le pire de la crise immobilière chinoise pourrait être derrière nous. La banque, très exposée à ce marché en Chine, a actuellement une valorisation attractive au vu des derniers résultats. Un achat aux cours actuels est tout à fait envisageable…
Comme chacun sait, c’est au son du canon que se font les meilleures affaires boursières. Il faut souvent atteindre le cœur des crises et que la situation semble vouée à empirer pour que les marchés trouvent leur point bas et reprennent le chemin de la hausse.
La situation économique chinoise pourrait-elle avoir touché le fond ? C’est en tout cas ce que veut croire la direction d’HSBC, qui prévoit une normalisation de l’activité durant le prochain exercice – une prédiction qui va à rebours du consensus actuel.
Depuis plus d’un an, le secteur de l’immobilier a fait face à de sévères vents contraires. Les défauts de paiement des promoteurs se sont multipliés, ce qui a sidéré les épargnants qui ont bien souvent vu les économies d’une vie partir en fumée. Face à ce sentiment d’appauvrissement, les flux placés sur les marchés cotés se sont envolés. Depuis son pic de mi-janvier, l’indice MSCI China a ainsi perdu près d’un quart de sa valeur – la perte dépasse même les 50 % si on calcule la performance par rapport à début 2021.
En plein marasme économique intérieur, le pays n’a pas non plus pu s’appuyer sur l’ouverture à l’étranger pour soutenir son économie. La forte inflation mondiale qui oblige les consommateurs à arbitrer dans leurs dépenses est venue réduire la demande en biens manufacturés, et l’Usine du monde tourne désormais au ralenti. A la fin du mois de septembre, les exportations chinoises étaient en baisse de 6,2 % sur un an, après avoir dévissé de -14 % au mois de juillet.
Si ces mauvaises nouvelles ne suffisaient pas, le pays est également entré dans une phase de diminution structurelle de sa population. Non seulement sa pyramide des âges est défavorable (19 % de la population a plus de 60 ans), mais le taux de fécondité s’est enfoncé depuis le Covid sous les 1,3 enfant par femme. Ce n’est donc pas de la démographie que viendra le salut.
Signe de la crise immobilière chinoise, le promoteur Evergrande avait demandé son placement en faillite aux Etats-Unis durant l’été 2023. Image : Shutterstock
Face à ce tableau apocalyptique, nombre d’analystes prévoient un effondrement de l’économie chinoise sans espoir de rebond. Certains voient même le PIB décrocher sur le long terme par rapport à l’Europe et aux Etats-Unis, un peu comme un retour aux années 2000 durant lesquelles la production de l’Empire du Milieu ne représentait même pas 10 % de celle de l’Occident.
La banque sino-britannique HSBC voit les choses autrement.
Pour son équipe dirigeante, la crise immobilière chinoise a suffisamment avancé pour que ses dégâts puissent être quantifiés. Un calendrier de normalisation du secteur immobilier est même esquissé. En parallèle, la sensibilité de son modèle d’affaires aux taux d’intérêt lui permet d’engranger des bénéfices en hausse du fait de sa capacité à refacturer l’augmentation du coût de l’argent à ses clients.
La situation est donc loin d’être catastrophique selon HSBC. Avec un rendement supérieur à 5,7 % et un PER inférieur à 6, son action offre une forte rentabilité immédiate avec un potentiel de hausse important en cas de rebond de l’activité chinoise.
Le vrai coût de la crise immobilière chinoise
Si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, les crises aussi finissent par s’achever. La question pour les investisseurs est de savoir identifier le point bas qui précèdera le rebond.
Lors de l’annonce de ses résultats trimestriels, HSBC a indiqué par la voix de son directeur général Noel Quinn que l’immobilier chinois pourrait avoir terminé sa correction. Dans une interview accordée à Bloomberg, il déclaré ceci : « le secteur de l’immobilier commercial a atteint un point bas. Il doit désormais repartir de son niveau actuel ».
La banque sait de quoi elle parle puisque son exposition à l’immobilier chinois est estimée à près de 14 Mds$. Pour autant, en comptant les provisions passées au troisième trimestre, l’impact prévu sur les comptes devrait être limité à 800 M$ – un montant équivalent aux 900 M$ provisionnés par la Standard Chartered.
Comme durant la crise des subprimes, Noel Quinn estime que le marché chinois est en train de réaliser une purge nécessaire en faisant disparaître les promoteurs insolvables, et qu’il pourrait rebondir à partir de la fin de l’année prochaine.
D’ici là, le fait que l’activité de prêt de HSBC se fasse en grande partie à taux variables lui permettra non seulement d’assurer sa survie, mais en plus d’engranger d’importants bénéfices.
Le jackpot des taux hauts
Noel Quinn fait partie de ces banquiers à l’ancienne, formés avant l’ère de l’helicopter money, qui connaissent le prix de l’argent et l’importance des taux d’intérêt pour l’économie dans son ensemble. Il fait par exemple partie des rares personnages publics qui tirent la sonnette d’alarme quant à la soutenabilité des dettes publiques avec des taux d’intérêt de l’ordre de 5 %.
Alors que la BCE a augmenté ses taux directeurs sans prendre en compte leur effet sur les comptes publics, et que les gouvernements européens continuent de boucler des budgets en fort déficit, Noel Quinn a de nouveau rappelé publiquement, fin octobre, que les modèles de sa banque prévoient un effondrement des comptes publics en cas de non-retour à l’orthodoxie budgétaire ou de hausse des taux d’intérêt.
Pour autant, le niveau actuel des taux fait les affaires de HSBC.
Sur le trimestre échu, les revenus ont augmenté de 40 %, dépassant les 16 Mds$. Grâce à un effet ciseaux favorable, le résultat avant impôt a même bondi de +140 %, à plus de 7,7 Mds$. Le rendement des capitaux dépasse désormais les 17 % par an, un chiffre à faire pâlir d’envie la Société Générale avec ses 7,6 % et BNP Paribas et ses 13,6 %.
Avec des taux qui devraient se maintenir sur un plateau haut et une économie chinoise sur le point de retrouver des couleurs, la banque affirme sa confiance en l’avenir. Elle a décidé, la semaine passée, d’augmenter de 75 % ses rachats d’actions cette année. L’enveloppe consacrée atteindra les 7 Mds$ en 2023, ce qui permettra de neutraliser près de 4,8 % du capital. Ajouté à un engagement de reverser la moitié des bénéfices sous forme de dividendes sur cet exercice et le suivant, la rémunération des actionnaires pourrait s’approcher des 10 % par an.
Grâce à la correction de 10 % du titre en octobre, un achat à bon compte est possible en ce début novembre. A horizon 12/24 mois, le titre HSBC allie bonne visibilité de l’activité, forte rémunération des actionnaires, et potentiel de hausse important.
La correction du mois d’octobre limite la hausse du titre HSBC à 21 % sur l’année, rendant la valorisation attractive au vu des derniers résultats.
bonjour je viens de lire votre article sur l action hsbc .
comment l acheter ? a quelle prix?
merci
delphine torond
Bonjour,
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